ALCHIMIE.

Chapitre 69 - Cause perdue

CALI

Après tous les évènements qui se sont passés, j'ai du mal à y voir clair. En fait, je crois que je n'ai pas envie de remettre mes idées en place. Je tire sur ma roulée tout en fixant Max, Jacob et la première fois d'Isaac en train de discuter contre sa voiture. En voyant ce tableau, ça m'interroge sur nos futurs échanges avec Jacob. À vrai dire, je plaide coupable de mes actes.

Isaac me donne un léger coup d'épaule qui me sort aussitôt de mes pensées. Qu'importe les circonstances, Is a ce putain de pouvoir sur moi. Le pouvoir de me faire oublier l'existence d'autres personnes que lui autour de moi.

— Isaac : Tu vas dormir où du coup ce soir ?

— Cali : Bonne question. Certainement dans la caisse de Jacob, avec une ambiance qui risque d'être au top, comme tu peux l'imaginer...

Rictus en coin, il m'analyse avec beaucoup d'attention avant de recracher l'épaisse fumée de sa clope. Pendant ce laps de temps, mes iris suivent le mouvement de sa pomme d'Adam si bien dessiné. Même si ce ne sont que des détails, je ne veux pas louper ces précieux moments.

— Isaac : Je n'ai pas envie de te laisser là, avec l'autre.

— Cali : Ce n'est pas comme si on avait véritablement le choix.

Yeux dans les yeux, je suis persuadée que lui aussi cherche toutes les options possibles pour qu'on passe un peu plus de temps ensemble. Sa main vient trouver mes côtes pour me tirer davantage contre lui. Ma tête s'appuie sur son épaule pendant que ses doigts caressent mon cuir chevelu.

— Isaac : C'est quand tes prochaines vacances ?

À cet instant, mon sourire apparaît. Pour être honnête, ce délicieux chuchotement me fait perdre mes moyens.

— Cali : Ma connasse de patronne m'oblige à prendre des vacances en même temps qu'elle. J'aurais droit à une dizaine de jours dans un peu plus d'un mois. Pourquoi cette question ? Monsieur aimerait me retrouver rapidement ?

Je redresse mon visage pour capter le sien. Ses pupilles fixent à plusieurs reprises ma bouche. Rien qu'à le voir agir ainsi, j'ai à nouveau cette tonne de papillons dans le ventre. Soudainement, sa figure se rapproche dangereusement de la mienne. Assez pour que nos lèvres ne soient plus qu'à quelques centimètres.

— Isaac : Alors, réserve-toi quelques jours pour me rejoindre. Madame l'aventurière...

Cette vague de frissons me transperce. À vrai dire, je suis étonnée d'entendre ces mots de sa part. Même si je suis ravi de sa prise de paroles, je me sens d'autant plus perdue. À l'heure actuelle, je suis littéralement le tout et son contraire.

— ? : Hm hm...

Dès l'instant où nos lèvres sont sur le point de se sceller, un index vient tapoter le haut de ma clavicule. Comme d'habitude, nous sommes stoppés dans le feu de l'action.

— Jill : Désolée de vous déranger les deux tourtereaux, mais Maxine ne tient pas debout et... disons que Jacob fait un peu la gueule. En plus, je commence à en avoir marre de faire la nounou et la psychologue.

La meilleure amie d'Is prend une grande inspiration avant de continuer.

— Jill : Bref, pour la faire courte, aucun des deux n'a les couilles de venir te voir, Cali. Clairement, ils ont envie de se barrer.

Jill enroule ses cheveux autour de ses doigts tout en nous fixant l'un et l'autre. Quant à Isaac, il se frotte les yeux et lâche une discrète injure pour montrer son mécontentement.