Chapitre 66 - Envoutés.

66 12 21
                                    

ISAAC

Je n'ai plus envie de parler. Je veux juste sentir ma jolie brune contre moi. Si cette soirée doit être merdique jusqu'au bout, j'ai ce besoin viscéral de mettre le temps sur pause. Et ça, je ne peux le faire qu'avec elle.

Alors, je ne peux pas m'empêcher de lui couper la parole en plaquant mes lèvres contre les siennes. Mes émotions se mélangent et il est nécessaire que j'extériorise ce trop-plein. Cette sensation de chaleur s'empare de mon être pendant que mes frissons transpercent chaque parcelle de ma peau. C'est plus fort que moi, il m'est impossible de lutter face à elle.

Lorsque ses mains se jettent contre mon torse, je me recule de quelques centimètres pour reprendre un second souffle. Mon cœur bat davantage quand son touché devient plus appuyé. Plus présent.

La tension sexuelle qui nous anime est indescriptible. Yeux dans les yeux, nous n'avons plus besoin d'utiliser des mots pour s'exprimer. À cet instant, je peux entendre toutes les questions qui tambourinent à l'intérieur de son esprit. Elle est perdue, mais notre désir de l'un pour l'autre enclenche le pas sur la raison.

— Cali : Mais... qu'est-ce qu'il te prend ? Hein ?

Son chuchotement glisse sur ma bouche pendant qu'elle m'hypnotise avec ses deux billes noires. D'ailleurs, celles-ci ne résistent pas longtemps à observer mes lèvres. Même si nos pensées peuvent être faussées, nos corps ne peuvent pas mentir. Que ce soit avec de l'alcool, ce qui est le cas pour Cali, ou sans.

— Isaac : J'en crever d'envie. C'est tout.

Les joues de ma jolie brune rougissent aussitôt. Pour faire diversion, elle en profite pour glisser son index de la pointe de mon menton jusqu'à ma pomme d'Adam. Mais, vu que je suis sobre et déterminé, elle ne peut pas m'avoir sur ce coup.

— Isaac : Pas toi ?

J'ai beau être sûr de sa réponse, je veux malgré tout prendre la température. Sachant que je n'ai strictement aucune idée de ce qu'il s'est passé de son côté durant tous ces mois. C'est peut-être égoïste de ma part, mais j'ai besoin de construire un meilleur souvenir avec elle. Et là, c'est l'opportunité.

Silencieuse, Cali glisse ses phalanges jusqu'à ma nuque pour la saisir en douceur. Une nouvelle vague de frissons me surprend lorsque ses lèvres frôlent mon oreille. Bordel... Je ne sais pas à quoi elle joue, mais... putain ! Ça fait son effet.

— Cali : C'est possible.

À mon tour, j'attrape sa nuque d'une main pendant que l'autre s'empare de sa hanche. Il faut que je l'aie au plus près de moi. Là, j'ai l'impression de revivre le jour de notre première rencontre. Où nos deux corps devaient respecter une certaine distance de sécurité. Je n'arrive même plus à comprendre comment il était possible pour nous de se résister autant. Maintenant, j'en suis incapable. C'est juste un putain de fait.

— Cali : Tu sais que c'est dangereux ce que tu es en train de faire ?

Mon front se plaque contre le sien lorsque nos sourires se déclenchent.

— Isaac : J'aime prendre des risques, madame.

À son rire soufflé, j'ai pu sentir la saveur du mojito embrasser mes lèvres. Vu qu'elle a picolé, je dois m'assurer si ses envies me concernant sont bien réelles. Je veux qu'elle me désire autant que moi.

— Isaac : T'as beaucoup bu ce soir ?

— Cali : Je crois que je n'ai pas de compte à te rendre, monsieur.

Avant que ses lèvres capturent les miennes, je me recule de quelques centimètres. Je devine de l'incompréhension mélangée à de la déception lorsque ses pupilles m'interrogent.

ALCHIMIE.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant