ALCHIMIE.

Chapitre 62 - L'annonce

ISAAC

Plus d'un mois que je suis déconnecté du monde. Quand tu es dans le ciel, tu n'as pas de réseau et au final ça m'a fait du bien de couper le cordon avec la Terre.

On se retrouve en famille chez mes parents. Je leur montre quelques photos de mes arrêts et leur raconte mes premières expériences aériennes. Même si avec le décalage horaire c'est parfois épuisant, ça en vaut la peine.

— Martika : C'est vraiment magnifique ! On a envie d'y être !

— JP : Et c'est qui cette fille bouclée là que tu tiens par l'épaule ?

Bien entendu, c'est un détail qui n'est pas laissé à l'abandon. Pour être honnête, les questions de ce type ne m'ont pas manqué. Mais à cet instant et dans ces circonstances, ça me fait sourire. Ça à l'air de lui tenir à cœur d'en savoir plus sur les nouvelles relations professionnelles que je peux avoir. Enfin... j'aurais tendance à penser que c'est ma vie amoureuse qui l'intrigue encore plus.

— Isaac : C'est ma coéquipière, Alma.

— Morgane : Elle est canon ! On dirait une princesse.

— JP : C'est vrai. Très charmante cette petite jeune !

Je les vois tous me fixer d'un visage ahuri.

— Isaac : Pas la peine de vous faire des films puisqu'elle a un mec. Je bosse avec elle, c'est tout. Ça s'arrête là.

— Martika : Très bien chéri... Alors on ne t'embête pas plus avec ça.

En guise de réponse, je lui offre un sourire. J'aide à préparer l'apéritif avec JP pendant que ma mère se dirige vers les fourneaux. Comme d'habitude, elle préfère cuisiner seule pour ne pas être stressée par notre présence.

— JP : Écoute fiston, je n'ai pas eu l'occasion de te le dire avant, mais je suis fier de toi. Tu as toujours eu cette rage d'atteindre les objectifs que tu te fixes. Et... tu sais vite arrêter les conneries quand c'est nécessaire.

— Isaac : Arrêter les conneries ?

— JP : Tu as arrêté de fumer ton chichon.

Mon rire éclate à l'entente de ce vieux mot.

— Isaac : Sans déconner, papa... « le chichon » quoi ! Expression non utilisée depuis le début des années 2000, je dirais.

L'avantage avec mon père, c'est que lui aussi se marre de ses blagues.

— JP : Tu as bien compris le message ? Donc j'estime que c'est le principal.

JP s'avance pour poser les bouteilles et les gâteaux apéritifs sur la table. Je le rejoins pour apporter la suite. Avant de changer de pièce, je remarque que Morgane ne cesse de se ronger les ongles depuis tout à l'heure. Son stress est également visible au vu de sa jambe qui martèle le sol.

Je m'installe à côté d'elle une fois après avoir terminé ce que j'avais à faire.

— Isaac : Ça va ?

— Morgane : Ouais... enfin... si tu enlèves le fait que je vais devoir refuser de boire de l'alcool avec tes parents.

— Isaac : C'est pour la bonne cause. Il ne faut pas que tu te mettes dans cet état pour annoncer l'arrivée surprise.

— Morgane : C'est facile à dire dans ton cas...

— Lenny : Ça fait des messes basses par ici ?