Chapitre 70 - JACOB

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JACOB

Messagerie : 4 appels manqués et un nouveau message de CAL.

Juste après les vibrations de mon tél. et à la suite des notifications, je balance celui-ci sur la table basse. Forcément, après l'impact, mon regard se pose sur le porteclé de l'Etrange Noël de M. Jack.

— Jacob : Et merde...

Je m'avachis à l'intérieur de mon canapé et fixe le plafond tout en soufflant un bon coup. En sachant que Cal est têtue et spontanée, il est certain qu'elle va venir récupérer ses clés. Même si nous avons décidé d'aucune étiquette, j'ai l'impression de vivre ma première dispute de couple. Il paraît que le premier désaccord devient la récurrence des prochaines engueulades.

Ça fait des mois qu'on passe toutes nos journées et nos nuits ensemble. Et comme par hasard, il fallait que le steward revienne la tourmenter. Ce mec a la mémoire courte. Si j'ai ramassé Cal plusieurs fois à la petite cuillère, il peut déjà plaider coupable.

Le truc le plus merdique à gérer dans ce genre de cas, c'est les sentiments qui se mettent au travers de la route. Dès le départ, Cali m'a complètement fait craquer dans sa façon d'être. Encore une fois, ce sont des choses qui ne s'expliquent pas. D'autant plus qu'à ce moment-là, j'étais en couple avec Camille. Putain de relation toxique.

À la différence de Cam, j'ai toujours choisi la carte de l'honnêteté avec Cal. Que ce soit du côté positif comme négatif, je ne me suis jamais retenu de dire ce que je pensais. D'ailleurs, je me demande encore pourquoi c'est elle qui m'a appelé la première pour qu'on prenne réellement contact. Bref. Dans tous les cas, je n'ai pas envie d'endosser le rôle d'un pansement passager. Non, j'envisage d'être celui qui l'aide à cicatriser de ses blessures.

Je sors de mes pensées dès l'instant où ça toque fort à ma porte.

Je m'étire et souffle un bon coup avant d'ouvrir à Madame la Tornade.

— Cali : Jacob, si tu veux que je me casse vite d'ici, il falloir que t'ouvres cette porte à la con qui nous sépare !

Un rictus nerveux s'empare de mes lèvres en imaginant les retours que je peux avoir des voisins. Même si ce n'est pas classé dans la catégorie des tapages nocturnes, la discrétion n'est aucun cas le point fort de la brune. Mais bon, quelque part j'étais sûr qu'elle allait réagir de cette façon. Les filtres n'existent plus de son côté lorsqu'elle est contrariée.

J'attrape son trousseau de clés avant de me diriger derrière la porte. Ma main se pose sur la poignée en attendant une autre intervention de sa part.

— Cali : Je sais que t'as lu et écouté mon message ! Alors ne—

Je la coupe net dans sa prise de paroles quand je me retrouve face à elle. Totalement trempée de la tête aux pieds, Cali grelotte sur place. Malgré tout, elle tente de cacher son mal-être en se la jouant froide. Sans chercher plus, je me contente de lui tendre ce qu'il lui revient et commence à refermer lentement la porte.

À cet instant, Cali retient la porte à l'aide de son pied. Mes iris plongent aussitôt dans les siennes pour essayer de comprendre ce qu'elle veut. Face à moi, elle reste silencieuse. Pourtant, au vu de ses larmes qui sont sur le point de couler, j'imagine qu'elle a encore des choses à me dire.

— Jacob : Pourquoi tu fais ça, Cal ?

— Cali : T'es en train de me jeter de chez toi alors que t'en as même pas envie.

Si c'est une blague, elle est bien bonne...

— Jacob : T'as raison, je n'ai pas envie que ça se passe comme ça. Mais je crois que ton choix est déjà fait. Non ?

ALCHIMIE.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant