Chapitre 38 - Délicat.

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Allongé à plat ventre, j'ouvre un œil et découvre Cali assise en tailleur sur mon lit, en train de m'observer scrupuleusement.

— Cali : Bonjour toi...

Ses cheveux bruns sont légèrement en bataille et son mascara déborde de ses longs cils. Même avec ses petits points noirs collaient en dessous de ses yeux foncés, elle est belle. Je ne peux pas m'empêcher de lui sourire et m'approche instinctivement d'elle pour plaquer ma tête contre sa cuisse. Sa main parcourt le bas de ma nuque et ma jolie brune se baisse pour déposer ses lèvres contre ma joue.

— Isaac : Tu ne t'es pas un peu reposé ?

Mes doigts déambulent sur sa peau douce pendant que je me concentre pour ne pas refermer mes paupières aussitôt.

— Cali : Non, pas vraiment. À vrai dire ce n'était pas évident de mon côté pour trouver le sommeil... Mais vu que je ne conduis pas aujourd'hui, c'est déjà ça.

À force de cogiter suite à nos échanges nocturnes, j'ai fini par être épuisé. Lorsque le silence était roi, nos caresses ont pris le dessus sur la parole. C'est le genre de moment où on aimerait pouvoir mettre le temps sur pause. Là où la délicatesse des gestes vaut plus que des mots.

— Isaac : T'as eu des nouvelles de Rambo ?

Elle se marre avant de m'envoyer une pichenette sur l'épaule.

— Cali : Arrête de l'appeler comme ça ! T'es chiant. Et non, je n'ai pas encore de ses nouvelles.

Je souris à mon tour en retenant mon rire au vu de sa spontanéité.

— Cali : Mais ne t'en fais pas, je vais trouver une solution rapide pour décoller d'ici sans croiser tes parents.

— Isaac : Ah ouais, putain... Mes parents... J'avais zappé ce détail qui n'en est pas un ! Il est quelle heure d'ailleurs ?

J'ai bien peur que ce soit bientôt l'heure pour papa ours de sortir de sa grotte.

— Cali : 7 h 27. Est-ce une bonne ou une mauvaise nouvelle ?
— Isaac : Quoiqu'il arrive, ce n'est pas une bonne nouvelle.

Au même moment, le portable de ma jolie brune vibre sur la table basse trônant au milieu de ma chambre. Elle me pousse gentiment de sa cuisse et embarque ma couette sur son dos qu'elle laisse trainer au sol pour récupérer son tél. Je me retrouve à poil, le cul à l'air, pendant que mademoiselle ressemble à une chenille dans son cocon, prête à se transformer en un magnifique papillon.

— Isaac : Vas-y, je t'en prie. C'est pas comme si j'avais froid sans rien !

Son sourire me percute. La malice et la fierté s'inscrivent sur son visage et disparaissent aussitôt à la lecture de son message.

— Cali : Putain... Elle fait chier là, Rambo !

J'éclate de rire en tournant mon anneau argenté, tout en observant la moue boudeuse de ma jolie brune. Je n'ai aucune idée de pourquoi la relou fait chier, mais je ne peux pas passer à côté du surnom que Cali vient d'employer pour définir sa meilleure amie.

— Isaac : Tu vois que c'est pas si mal Rambo.

Cali me fusille du regard avec un rictus au coin de la lèvre. Elle s'avance vers moi et comme à son habitude elle me saute dessus avec sa délicatesse légendaire. À califourchon sur moi, nos deux corps nus sont presque emboîtés à la perfection. J'aime être réveillé de cette façon-là, il n'y a pas de doute à ce sujet.

— Cali : Tiens, regarde.

Le tél. de Nathalie Portman se retrouve beaucoup trop près de mes yeux pour que j'y voie quoi que ce soit. Je l'attrape et l'éloigne, tout en continuant de caresser délicatement le flanc de sa cuisse.

ALCHIMIE.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant