Chapitre 47 - Le ciel est beau.

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CALI

Isaac m'observe en haussant son sourcil pendant que Clara émet un rire légèrement étouffé. Je ne sais pas vraiment ce qu'il m'a pris, mais je n'ai pas envie de tourner dix ans autour du pot. Cette fille m'insupporte et sans le savoir, elle peut faire surgir de vieux démons qui sont enfouis en moi. Je n'aime pas sa façon de se comporter à vouloir imposer son charme irrésistible auprès de la gent masculine.

J'étais obligée de lui poser cette question fatidique. En plus, ça m'aidera au même titre que Max. Le pire dans cette histoire, c'est que mon intuition ne m'indique rien de bon. C'est comme si j'étais déjà au courant des mots qu'elle va prononcer.

— Clara : Je pense que je n'ai pas à me justifier de ce que je fais ou non. Surtout face à toi, Cali. T'as l'air sympa et je n'ai rien contre toi, mais tu devrais te mêler des choses qui te regardent. D'autant plus que je ne suis pas certaine que la réponse à ta question te plaise.

À l'évocation de sa dernière phrase, ses yeux la trahissent lorsque celui-ci se pose sur Isaac. Ce n'est qu'une menteuse. Elle n'a pas rien contre moi, au contraire. C'est la réaction typique d'une personne qui se sent piégée et qui n'a pas l'habitude qu'on la mette devant le fait accompli.

— Cali : T'inquiètes, tu viens d'y répondre.

Telle une cocotte minute, on pourrait presque voir la fumée qui s'émane au-dessus de mon crâne. Je suis à cran face à l'insinuation qu'elle vient de me sortir. Pour ne pas exploser, je décide de me lever brusquement pour prendre une nouvelle commande. Pour être tout à fait honnête, mon esprit est déjà embué par l'alcool. Plus jeune, mes phases d'ivresse me transformer en une personne colérique. Enragée par l'abus des rumeurs et les dires faussés, je ne peux pas me permettre d'éclater mes failles. Pas maintenant.

— Isaac : Tu... Tu vas encore commander ?

Mes iris noirs naviguent entre les deux qui semblent dubitatifs de mes intentions.

— Cali : Ouais. Vous prenez la même chose ?

— Clara : Ouais.

— Isaac : Non.

La situation déplait à Isaac tout comme moi, je le ressens à sa voix plus ferme et impactante.

— Cali : Tu veux quoi, alors ?

Is demande à Clara de se décaler pour qu'il puisse me rejoindre. Cette garce a du mal à lui céder la place et ne peut pas s'empêcher de laisser traîner sa main sur son épaule, juste pour m'énerver davantage. Ça me fait bouillir de l'intérieur, mais je n'ai malheureusement pas mon mot à dire. Pas dans dans ces circonstances, où la mise aux claires a éclaté.

— Isaac : Je viens avec toi.

— Clara : Comme c'est mignon, Isaac le sauveur de ces dames ! T'as toujours eu ça en toi depuis que je te connais. D'ailleurs, c'est ce qui fait partie de ton charme.

Un rire nerveux m'échappe lors de son intervention ridicule. Je détecte que son envie de se faire remarquer est plus forte que le reste. C'est triste pour elle.

— Isaac : Ferme-là, Clara.

La brune se lève à son tour pour se positionner en face d'Isaac. Sa main baladeuse est toujours d'actualité, mais Is retient son poigné pour qu'elle ne puisse pas le toucher. Frustrée, madame jette un coup d'œil par-dessus son épaule, capte mon regard et approche ses lèvres au creux de son oreille.

— Clara : « Si on baise, c'est bien, si on ne baise pas, tant pis ». T'as oublié ? Tu n'es pas le même quand elle est dans les parages et tu le sais. Ce n'est pas toi ça.

ALCHIMIE.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant