Chapitre 64 - Affronter

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ISAAC

Je m'avance discrètement dans la pénombre pour rejoindre le jardin de Val. Mon poste d'observation n'est plus qu'à quelques pas de moi. Il s'agit de notre muret avec Cali, celui où on peut regarder sans être repéré. J'ai une vue directe sur la piscine. La fameuse pool party qui n'a aucun sens.

Putain, quand j'y repense... C'était un beau bordel où l'alcool, la drogue et les gonzesses fonctionnaient à l'unisson. Lorsque tu as 17 ans, tu trouves ça incroyable en plus de te sentir puissant. C'était notre truc de pousser nos limites à l'extrême. Heureusement, j'ai toujours appris à arrêter mes conneries au bon moment. C'est-à-dire, avant que les choses tournent mal.

Mon regard se fige sur deux filles qui sont en train de se crier dessus à quelques mètres de moi. Il est rare de tomber sur des personnes qui sont capables de discuter normalement dans ce genre de soirées. Du moins, en étant sobre, c'est l'impression qui en ressort.

C'est dans ces circonstances où ça peut manquer le fait de ne pas fumer un bon deux feuilles. T'as juste à savourer ce délicieux goût en bouche, sans te poser de questions. Tu t'installes là où tu as envie et tu regardes ce qu'il se passe. Enfin, selon les faits et gestes de ceux qui se trouvent dans ton champ de vision, tu détermines quel film est attribué à qui. En clair, je n'en peux plus de ces clopes à la con.

— ? : Hé ! Grosse conne !

Je tilt à l'entente de ce son de voix. Je mettrais ma main à couper qu'il s'agit de ma belle brune. Alors, je descends du muret à pieds joint et m'avance pour avoir une meilleure vue.

Lorsque mon épaule s'appuie contre le tronc d'arbre, j'assiste à une scène stratosphérique. Cali vient de pousser Sasha dans la piscine.

— Isaac : Putain, j'hallucine !

Lorsque son visage est hors de l'eau, la blonde platine n'hésite pas à s'exprimer.

— Sasha : Espèce de sale traînée !

Qu'est-ce que c'est que ce bordel ? Et comment elles peuvent en arriver là ?

Mes iris fixent à nouveau Cali qui lève son majeur envers Sasha. Une chose est sûre, à l'heure actuelle, ma vie n'est qu'un putain de film ! Mon rire éclate jusqu'au moment où Jacob s'approche d'elle. Alors, j'écrase ma clope et préfère ne plus regarder cette scène à la con.

Je crois que le problème d'avoir fui pendant un temps, c'est qu'à un moment donné, tu n'as plus d'autres choix que d'affronter tes vieux démons.

— Maxine : Non, mais je rêve ! Le Don Juan 2.0 est là !

Je sursaute à l'entente de sa voix insupportable. Il me manquait plus que ça... Qu'est-ce que la reloue vient foutre ici ?

— Isaac : Tais-toi. Je n'ai pas envie que tu gueules ma présence sur tous les toits.

— Maxine : T-T'approches pas de Cali. Si c'est pour lui faire encore du mal, ce n'est même pas la peine.

Mon rictus nerveux apparaît. À quel moment, je reçois une leçon de morale de cette fille ? Alors qu'elle est bourrée à chaque fois que je la croise. Et puis, pourquoi elle se retrouve toute seule, ici ?

— Isaac : Ça, ce sont mes affaires. Alors, occupe-toi des tiennes. Si je suis là, c'est pour ton connard de mec.

— Maxine : Mon ex-connard de mec... Mais, ah ouais ? Tu veux lui péter la gueule ? Pourquoi ?

La bouclée m'a déjà atomisé le crâne avec ses trois questions enchaînées. D'ailleurs, je ne sais même pas qui elle est lorsqu'elle est sobre. Mais une chose est sûre, quand elle est dans cet état, je ne peux pas me l'encadrer.

ALCHIMIE.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant