Chapitre 74 - C. démesurée

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CALI

Isaac : Putain Cali, pas à moi sérieux ! Dis-moi le contraire si je me trompe surtout ! Parce que je le sens jusqu'au fond de mes tripes que t'es avec et que tu me mens. Tu sais juste plus où t'en es ni ce que tu dois faire vis-à-vis de lui ! C'est pour ça que t'es pas dispo pendant tes putains de vacances. Assume ça et p't'être qu'on pourra discuter !

Je relis en boucle le message d'Isaac. Je tire sur ma clope tout en ayant la mâchoire contractée. Contracté par l'amertume qui baigne au fond de mon être. Je suis halluciné devant ses putains de mots et son agressivité. Et, il y a une raison très simple à tout ça.

C'est le premier à engager tout un tas de règles à la con. Pourtant, il sait mettre de l'huile sur le feu quand les bonnes occasions se sont présentées à nous. À cause de sa satanée peur de l'inconnue, il n'a pas hésité à faire voler en éclat notre devenir. Tout ça parce que l'amour est effrayant, tout comme renversant.

Mais, tu vois, Isaac, lorsque le sablier caresse les derniers instants d'un choix décisif, il faut parfois plonger la tête la première. Toi, tu préfères marcher à reculons pour mieux sauter face au mur imposant qui te domine.

Maintenant que le vent tourne, les consciences s'éveillent fragilement. Il s'en prend à moi parce qu'il ne supporte pas d'avoir mal. Et moi ? Comment j'ai fait pour consentir à ton absence, hein ?! Is n'en a toujours rien à faire avant que ça l'atteigne. C'est ça le problème.

— Jacob : Ça va ?

Je jette ma clope par la fenêtre, la referme et me place face au brun. J'ai beau être blessée par les dires d'Isaac, je dois contenir mes émotions du mieux que je le peux. Ce qui est certain, c'est qu'il peut aller se faire foutre pour que je lui réponde.

— Cali : Ça va, ne t'inquiète pas... J'étais perdue dans mes pensées. Enfin... comme d'habitude quoi.

Je me rapproche de lui avec mon rictus en coin avant de l'enlacer. Ma tête se plaque contre son torse pendant que ses doigts passent délicatement au travers de mes cheveux.

— Jacob : Mademoiselle a besoin d'une câlinothérapie ? C'est ça ? me questionne-t-il fier de lui.

— Cali : J'ai juste envie de te faire un câlin... Tu sais, ils sont confortables tes bras.

— Jacob : Ça à l'air.

Le brun m'embrasse le bout du nez tout en se détachant de moi. Il n'hésite pas à s'avancer vers la table basse et je sais déjà ce qu'il s'apprête à faire. À cet instant, je ne peux pas m'empêcher de le fusiller du regard. Ce n'est pas pour lui !

— Cali : Tu saoules sérieux ! On a choisi ces bonbecs pour Max. Si t'en voulais, pourquoi t'en as pas pris sur le moment ?

Sans être agréable, je lui pique le paquet des mains. En même temps, ça fait plusieurs fois qu'il me fait le coup.

— Jacob : Sinon tu peux te détendre aussi et me dire les choses normalement. T'aimes bien t'enflammer pour rien parfois.

Je lève les yeux au ciel et ne préfère même pas répondre. Je suis à cran ces temps-ci parce que Max ne va pas bien depuis cette putain de soirée. Elle n'arrive pas à se remettre du comportement de Val envers elle ni des gestes qu'elle a pu faire cette nuit-là. Ses propos ne sont pas toujours cohérents et ses pensées divaguent.

Je m'en veux de l'avoir laissé de côté pour mes propres histoires. J'en veux à Val de l'avoir fait tomber amoureuse de lui et de lui avoir fait découvrir les vices de la drogue dure. Vu que c'était plus fort que moi, je l'ai appelé pour le pourrir et pour déverser toute la haine que je peux avoir à son égard. Putain de lâche !

ALCHIMIE.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant