Chapitre 76 - Reviens à moi

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ISAAC

Après avoir passé mon week-end avec Jill, j'ai réfléchi. Beaucoup réfléchit même. Le but n'est pas de me pourrir mon existence ni la sienne. Il faut juste que j'accepte de changer mon chemin de vie. Les deux sont cumulables, il suffit de s'organiser pour gérer le tout.

Effectivement, je ne suis en aucun cas pour les relations à distance. Je le souligne depuis le début. Pourtant, il n'y a pas que ça. Je n'ai plus envie que nos moments ensemble soient gâchés par cette brume sombre.

Dans mon monde idéal, j'imaginais que chacun était libre de faire ce qu'il voulait pendant que l'autre n'était au courant de rien. Et dès l'instant de nos retrouvailles, nous étions juste Cali et Isaac. Mais, soyons honnêtes, ça ne marche pas et c'est pire. Au final, elle est dans les bras d'un abruti alors que je n'ai couché avec aucune nanas depuis. Je suis bloqué. Je n'y arrive pas. Et surtout, je pense que ce n'est plus moi.

C'est Cali que je veux, pas une autre.

— Isaac : Bordel... C'est quoi ce trou paumé ? Même le GPS a du mal à trouver la route !

Ça fait quelques heures que je roule et je continues de fumer clope sur clope. Sincèrement, je n'ai aucune idée de comment je vais lui annoncer les choses ni comment elle va réagir. Autant, elle ne voudra définitivement plus de moi après toutes nos péripéties. C'est une possibilité que je dois garder à l'esprit.

Je m'arrête rapidement au bord de la route pour évacuer mon stress. Au passage, j'en profite au pour relire nos derniers échanges avec Cali. Vu que j'ai ignoré ses deux messages qui m'ont mis hors de moi, j'ai entamé la discussion sans faux semblant.

Isaac : Salut, Cali. Je vais aller droit au but. J'ai besoin de te voir et de te parler. Je hais notre situation actuelle. C'est pas nous ça... Faut qu'on se voie pour mettre les choses à plat. Si ça te dit ?

Cali : Tu m'as foutu dans une colère noire, Isaac. T'es au courant ? Je n'aime pas cette situation non plus, mais c'est parti trop loin. Je ne peux plus supporter tout ça.

Isaac : Je sais et j'étais dans le même état, crois-moi. Surtout en comprenant qu'il se passe bel et bien un truc avec Jacob. Ça me rend toujours fou d'ailleurs, je ne vais pas te le cacher. Mais, s'il te plaît, il faut qu'on parle.

Cali : Tu veux qu'on se voie où ? Moi je ne peux pas bouger. Mais, je te préviens Isaac, si c'est pour crier et ne pas discuter, oublie-moi.

J'avale encore difficilement ma salive à cet instant. C'est la seule personne que je ne peux pas oublier. Je n'ai jamais réussi. J'ai pu mettre une pause parfois, mais c'est tout.

Isaac : C'est moi qui viens à toi. Comme ça je verrai dans quel coin tu vis au passage :).

Cali : Et tu comptes rester combien de temps dans mon coin paumé ? Je t'envoie les coordonnées GPS pour que tu ne loupe pas le RDV. « Bon chance ».

Je ne peux pas m'empêcher de sourire avec ce « bon chance ». Tu m'étonnes... C'est une vraie chasse au trésor pour trouver le lieu de rendez-vous... Ou elle a choisi cet endroit exprès pour me faire galérer. D'ailleurs, mon rictus prend fin lorsque je réalise que c'est sûrement le cas.

Isaac : J'en sais rien. Mais, le temps qu'il faudra pour qu'on se comprenne en tout cas.

Cali : Je viens de t'envoyer l'adresse, la date et l'heure. Sois pas en retard.

Je verrouille mon tél., réactive le GPS et continue de rouler jusqu'au point fatidique.

***

ALCHIMIE.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant