Chapitre 24 - Action.

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Une fois dans le métro, je suis plus détendu que tout à l'heure. Par contre, je ne suis pas d'humeur quand mes sentiments se bousculent et m'embrouillent. J'ai juste besoin de me changer les idées, c'est tout.

Jill repose sa tête sur mon épaule en ayant piqué un de mes écouteurs. Je l'entends souffler fort comme pour décompresser et vois ses yeux se fermer délicatement.

— Isaac : Ton Lucas sera là ce soir ?
— Jill : Déjà il n'y a pas de mon Lucas, et je n'en sais rien. Je n'ai pas eu de réponse pour le moment, alors n'en discutons pas.

C'est drôle qu'elle me sorte ce genre de propos alors qu'elle fait tout pour que je révèle mes émotions. Je crois que DJ se persuade de ne pas en parler pour ne pas avoir mal, même si au fond d'elle ça la démange. Mais finalement, elle a raison de se protéger.

— Isaac : Si tu le dis, DJ.

Elle relève brutalement son visage et me tape dans l'épaule pour que je la regarde.

— Jill : Tu sais Loulou, c'est compliqué de vouloir lire dans l'esprit des autres si tu es toi-même paumé. Alors tes séances de psy, tu peux te les garder pour l'instant. D'accord ?

Son index s'enfonce au milieu de ma joue avant que son sourire de gamine apparaisse. Je passe mon bras par-dessus son omoplate pour l'approcher de moi. Elle m'agace, mais j'aime ma meilleure amie. Et là, je sais qu'elle a simplement besoin d'une épaule pour l'apaiser et non d'une discussion.

— Jill : J'ai juste envie de lâcher prise un peu. Toi aussi tu devrais faire pareil Is, ça fait trop mal de se tordre l'esprit.
— Isaac : Alors, testons.

DJ décompresse contre moi. Je tente tant bien que mal de faire attention à ne pas la réveiller pendant que je sors mon tél. de ma poche.

Clara :
Tu vas faire un tour dans le No Escape ce soir ? 🙂

Quand je parle de me changer les idées, je n'ai pas forcément pensé à la brune aux yeux vairons. En fait, je n'avais pas d'attente particulière. Contrairement à elle ?

Isaac :
Si tu me poses la question, c'est que je risque de t'y croiser ? Ha ha.

Sans que j'anticipe, DJ me tape la main avant de se redresser rapidement à ma hauteur.

— Jill : Attends, tu comptes baiser Clara ce soir ?

Je lève les yeux au ciel avant d'enfiler ma capuche sur le crâne et de caler ma tête contre la vitre humide du métro.

— Isaac : T'en as pas marre de raconter de la merde ?
— Jill : C'est ta spécialité de fuir les questions. Monsieur préfère s'ajouter des problèmes supplémentaires, comme d'habitude...

Ça, c'est bien le côté de Jill qui peut me mettre le plus en rogne : penser à la place des autres.

— Isaac : Tu devrais apprendre à regarder ce qu'il se trame de ton côté avant de me donner toujours le mauvais rôle.

On arrive à la station désirée, je la pousse d'une épaule pour qu'elle me cède le passage. Elle me fixe, déconcertée de la situation. Je peux le voir avec ses yeux ronds et sa bouche entrouverte.

Sans plus attendre, je trace en direction du bar sans ralentir le pas. Soudainement, ses doigts retirent instantanément ma capuche pour me stopper net. Je me retourne pour lui faire face, sans la lâcher du regard.

— Jill : N'oublie pas que je ne joue pas sur plusieurs tableaux, moi. Que ce soit en amitié ou sur le plan amoureux.

Sa main tape contre mon torse avant qu'elle me bouscule pour passer devant.

ALCHIMIE.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant