Chapitre 13 - J-1.

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Niko me fout un coup d'épaule avant de pousser fermement la porte de sortie. Vu que je n'aime pas me faire humilier et que je trouve ça naze de régler ses comptes devant les autres, je m'empresse de le suivre. Une fois dehors, je l'attrape par le col de sa veste et le plaque contre le mur froid non loin du bar.

— Isaac : Vas-y, dis-moi les choses maintenant que je suis face à toi !

On se fusille du regard, la colère et les nerfs ne font qu'un. C'est comme si on se tirait dessus à balles réelles. Et je dois admettre que c'est douloureux. 

— Niko : T'as pas pris le risque de répondre à mon message parce que ma meuf a passé une partie de la soirée chez toi, hein ?! Espèce de connard !
— Isaac : Sasha est passé chez moi pour me raconter vos putains de disputes ! Elle s'est barrée chez Jill ensuite. Point barre !

Niko repousse mes bras qui tiennent encore son col. Sa mâchoire continue de se contracter pendant que son regard devient de plus en plus sombre. Mon cœur bat vite. Beaucoup trop vite. Je m'attends au pire si cette putain de vérité a éclaté.

— Niko : Tu sais quoi Isaac, tu fais bien la paire avec Sasha. Fourbe et égoïste autant l'un que l'autre ! Tu sais où me trouver quand t'as besoin par contre. La fume, l'alcool et certainement ma femme en prime !

Il me toise du regard en riant nerveusement, s'allume une clope et jette son paquet vide sur le trottoir.

— Niko : Même pas tu appelles pour qu'on fasse soirée ! Je te connais bien assez pour savoir que t'as un truc à te reprocher. Alors tu sais quoi ? Trace ta route et je trace la mienne. T'as qu'à prendre mes miettes d'ailleurs. T'es qu'un putain d'insatisfait !

Je reste silencieux. J'écoute activement tout en le laissant vider son sac. Dans tous les cas, il n'a pas tort dans ce qu'il dit. Je l'ai trahi. Je ne sais pas si c'est une histoire de karma, à vrai dire je ne crois pas en tous ces trucs, mais pour le coup je me sens comme un pauvre connard.

Niko finit par jeter sa clope au sol à côté de son paquet vide. Aucun regard m'est adressé avant qu'il décide de tracer sa route, comme il l'a si bien dit. Mes nerfs, ma colère et ma déception montent crescendo. C'est d'ailleurs pour ça que mon poing s'écrase contre le crépi froid. Ce n'est pas l'idée de l'année, mais y fallait vraiment que je tape sur quelque chose.

— Jill : Putain, mais qu'est-ce que tu fous ? Ça va ?

Comme d'habitude, c'est toujours au meilleur moment que les gens décident de pointer le bout de leur nez. Je me redresse, m'essuies le sang qui coule le long de mes doigts sur mon t-shirt noir. Ce qui est fait est fait. Place à la prochaine étape.

— Isaac : Rien DJ, laisse. On rentre picoler s'il te plaît ? J'en ai besoin là.

Du coin de l'œil j'arrive à détecter ce qu'elle ressent. D'un côté elle se dit que c'est bien fait pour ma gueule et de l'autre elle éprouve de la peine pour moi. Je déteste ça, comme tout un tas de trucs de ce style.

— Jill : Je te l'avais dit Loulou, le karma existe.
— Isaac : J'en ai rien à foutre de ça, je ne me pose pas cette question de merde !
— Jill : T'es têtu hein ! Tu rends dingue à vouloir toujours avoir le dernier mot, surtout quand t'as tort.

En ouvrant la porte du bar, tous les regards sont fixés sur nous. Génial, ça va être sympa comme début de soirée. Forcément j'ai droit à un petit interrogatoire en public.

— Val : Putain mec, ça va ?
— Marc : C'était quoi ça p'tit ? T'as des soucis ?
— Lana : Je te l'avais dit bébé qu'il ne sait pas tenir ses couilles !

ALCHIMIE.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant