Chapitre 18

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Je repense à la soirée d'hier, je ne sais pas quoi faire. Je sens que je suis en train d'accumuler des erreurs. Assis avec les documents de divorce dans ma main que je dois signer, je pense encore à tout ce qui s'est passé tout au long de cette année. Heureusement pour moi, ce soir je voyage pour le boulot mais déjà c'est mieux. Je commence à faire mes bagages lorsque Sayed entre dans ma chambre :

Sayed — Tu pars déjà de la maison ?

Hayati — Pourquoi es-tu si presser?

Sayed — C'est juste que je ne comprends pas pourquoi tu fais ta valise ?

Hayati — Je m'envole ce soir.

Sayed — Qu'est-ce que tu veux dire par prendre l'avion ce soir, où vas-tu ?

Hayati — Au Sénégal, pour un voyage d'affaires mais qui ne durera pas plus d'une semaine.

Sayed — Avec Youssouf Niang je suppose?

Hayati — Et quelques collègues, qu'as-tu exactement contre lui ?

Sayed — Eh bien, rien, mais tu devrais être prudente avec lui.

Hayati — Je ne sais pas pourquoi, tu ne serais pas jaloux de sa proximité avec moi.

Sayed — Et pourquoi je le serais, étant donné qu'on était sur le point de divorcer.

Dit-il en prenant les clefs de sa voiture.

Sayed — Eh bien, je vais à la compagnie, et n'oublie de signer les papiers avant de partir, je dois les remettre à l'avocat.

Hayati — Mais je n'en ai pas encore pris connaissance.

Sayed — Pas besoin, on va se séparer comme tu le voulais.

Hayati — Oui, mais je ne te fais pas confiance, et je veux m'assurer que tu ne te moques pas de moi.

Sayed — Pourtant, je t'ai prouvé que je suis un homme de parole, signe le s'il te plaît.

Il s'en va, j'ignore pourquoi il insiste maintenant, car c'est moi qui lui ai demandé d'apporter les papiers. Je fais des valises et je descends déjeuner. La nuit, je prends l'avion vers le Sénégal. On était dans l'hôtel Riu Baobab, un lieu paradisiaque. Nous avons passé toute la semaine à donner des conférences, mais nous avions du temps libre pour savourer notre séjour.

Youssouf — Hayati, nous n'avions pas eu le temps de bavarder depuis nous sommes arrivé.

Hayati — C'est exactement, mais en même temps nous sommes là pour ça.

On a discuté un moment, puis je suis remonté dans ma chambre. Depuis qu'on est là, j'ai fait tout mon possible pour que Sayed et notre divorce ne me viennent pas à l'esprit. Mais je n'ai pas pu, ça m'a rendu insomniaque.

J'ai passé une belle semaine à Dakar, je ne voulais même pas rentrer. Malheureusement, je dois me pencher sur les problèmes qui me guettent. A l'aéroport, Youssouf a insisté pour me déposer, j'ai bien entendu accepté. Dès que j'arrive à la maison, je prends une douche et je vais au lit. J'étais très fatiguée, le soir je me rends chez Fatima, pour lui offrir du boubou que je lui ai acheté à Dakar.

À peine arrivé, j'entends des voix qui me sont familières:

Hayati — Bonsoir ici.

Fatima —Hayati ? Tu es revenue ?

Je vois le visage de Sophia qui se décompose, elle me dévisage, et Sayed qui m'ignore. Le gentleman dînait tranquillement avec sa petite amie, mais je l'ai interrompu.

Mrs GOLFA par obligationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant