fragment numéro 20

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« Je pense... Elle me rend paisible, comme Henrietta. »

Je suis né le vingt trois décembre 2009, comme 2247 autres personnes, selon l'INSEE. Hier, j'ai eu une discussion à ce propos avec Thaïs :

- Tu veux qu'on se voit pour ton anniversaire ? On pourrait aller à la cabane et tu pourrais me lire ton livre préféré, un truc comme ça. Et on t'acheterais un gâteau d'anniversaire.

J'aurais trop aimé, mais j'ai été obligé de répondre à mon plus grand regret :

- Désolé, ma famille veut qu'on fasse un truc tous ensemble pour mon anniversaire. J'ai essayé de négocier, mais ma mère est vraiment déter.

Passer une journée entière avec mon père, c'est l'enfer, mais je ne peux le dire à personne, ça.

- Et ça va le faire avec ton père ?

J'ai retenu un petit étranglement, parce que j'ai eu l'impression que Thaïs lisait dans mes pensées, pendant une seconde.

- Ouais, normalement. Il y aura ma sœur donc il osera rien faire devant elle. Il s'en fiche, devant ma mère, mais devant mes sœurs il dit que ça va les traumatiser ou je ne sais quoi.

- Pff, même lui il sait, a soupiré mon ami en levant les yeux au ciel.

- On peut passer Noël ensemble, par contre, si ça te dit. Genre, chez toi, et tu me présentes ta famille.

Une ombre de terreur est passé dans ses yeux pendant quelques secondes, mais il s'est reprit tellement vite que je n'ai pas osé insister, par peur de m'être trompé.

- Mes parents sont en voyage d'affaire en Belgique pendant quelques semaines.

- Tu vas être seul pour Noël ? Ai-je demandé doucement.

Thaïs a haussé les épaules et je me suis mordu la lèvre.

- On peut passer Noël ensemble chez toi, qu'est-ce que t'en dis ? Y aura personne, donc j'ai qu'à dire à ma famille que j'y vais pour que tu me présente ta famille. Je viens chez toi le matin, on passe la journée ensemble, on s'échange nos cadeaux, et voilà. Je dors même chez toi, si ça te dérange pas. En plus, ma sœur passe Noël avec son groupe de musique à une soirée, donc je lui manquerai pas.

Il a semblé réfléchir pendant quelques secondes, puis il a acquiescé.

- Une journée entière avec toi, c'est le paradis. Si je pouvais, je fusionnerais avec toi pour qu'on soit collés à jamais.

J'ai ris.

- C'est super creepy, mais c'est toi, donc je vais rien dire.

- Ça sonnait moins creepy dans ma tête.

Après, il m'a embrassé sur la joue et il est sorti de la cabane.

- On se voit après-demain !

Jours avant l'accident : 185.

J'entends ma soeur m'appeler depuis la salle à manger, alors je descends pour rejoindre ma famille. J'espère que pour une fois, la soirée en famille va bien se passer. Généralement, ça ne finit jamais très bien. Ma sœur fait une crise de nerfs et pète tout, ou alors je dis quelque chose qui déplaît à mes parents et ils me renvoient dans ma chambre.

On se met à table et je vois qu'ils ont fait du riz au curry, mon plat préféré. Je me tourne pour sourire à ma mère.

- Merci pour le repas, Maman.

- Pas de souci, mon chéri, répond-elle en me souriant. Tu as quatorze ans maintenant, c'est un sacré palier.

- Arrête, je me sens vieille, grommelle ma sœur, et ça me fait rire.

La cabane en haut de l'arbre | TERMINÉE Où les histoires vivent. Découvrez maintenant