CHAPTER XI - ZEKE

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🥀

Quatre jours.

Quatre putains de jours qu'elle n'est pas sortie de sa torpeur. Son regard est dans le vide depuis que je l'ai ramené dans la chambre, après qu'elle se soit perdue dans les ténèbres de son passé.

Graham a fait venir un toubib qui lui a fait une injection de je ne sais quel tranquilisant, assez fort pour la mettre KO pendant presque vingt-quatre heures, mais depuis elle oscille entre sommeil et semi-conscience, périodes durant lesquelles elle semble presque éteinte.

Allistair, averti par Fergus, a débarqué avant-hier et a collé une droite monumentale à son frangin. J'ai presque eu envie de lui rouler une pelle pour le remercier, jusqu'à ce que j'apprenne la vérité. Pendant des jours, cet enfoiré m'a laissé penser qu'il avait couché avec Jude, alors qu'ils avaient passé une bonne partie de cette nuit-là à discuter.

Quel mec préfère papoter plutôt que....ouais bon, je suis carrément de mauvaise foi. Ils pouvaient bien papoter pendant des jours, tant que ma jolie Sassenach portait encore ses fringues.

Ceci dit, le Président de Westbury n'a pas manqué de clarté : si je merde encore une fois, il foutra le cul de Jude sur sa bécane et l'enfermera à double tour dans sa piaule. Tout ça, sans aucun remord et après m'avoir démoli le portrait.

N'empêche que ma petite anglaise me manque et je suis complètement paumé sans elle. Je voudrais la retrouver, pouvoir la prendre dans mes bras et la câliner, mais la dernière fois que j'ai tenté le coup, ses hurlement ont réveillé tout le club house.

Pour rien n'arranger à cette situation déjà bien merdique et mes nerfs en pelote, Charlotte me fait chier.

Jusqu'à hier, je n'avais pas trop bougé de la chambre et n'avais donc pas eu l'occasion de la croiser. Seulement, il a bien fallu que je me mette sur le cas Paulo Santana, et ça, je ne peux le faire que de mon bureau.
Et qu'elle n'a pas été ma surprise d'y rentrer hier midi et d'y trouver une Charlotte à moitié nue, empestant le parfum bon marché et peinturlurée comme une Apache partant en guerre contre l'homme blanc.

Le problème? Beh, j'étais pas d'humeur à prendre des gants avec cet aspirateur cyclonique. J'ai donc ouvert la porte de mon bureau et me suis contenté de gueuler après les prospects pour qu'ils radinent leur cul au plus vite et la vire de là sans que j'ai à poser les mains sur elle.
Je me suis ensuite installé derrière mes écrans et ce, sans même lui jeter un regard de plus.
Cependant, et malgré mon casque crachant mes incontournables SOAD, je l'ai entendu piailler, geindre, se plaindre. Elle a, me semble-t-il, chouiné un peu, il paraît même qu'elle a tapé du pied, mais ma concentration était déjà sur ma priorité : le fils de pute de futur cadavre.

Mais voilà, après plusieurs heures le cul cloué dans mon fauteuil, ma gorge était sèche et le besoin de voir mon bébé était vital. Alors je suis sorti de mon bureau et après avoir regardé Jude dormir pendant presqu'une heure, je me suis installé au bar.

Et Ô surprise! Charlotte était toujours là.

Elle a tenté de me chauffer du regard à l'autre bout de la salle commune, de me défier en suçant Devin pendant que Fergus s'échiner derrière elle, et lorsqu'elle a enfin compris que ça ne me faisait pas l'ombre d'un micro effet, elle a pété un câble.

Hurlant comme une hystéro - je me suis contenté d'hausser les sourcils.
En m'insultant de tous les noms d'oiseaux - là, ça m'a fait ricaner, parce que l'enculé, de nous deux, ce n'est pas moi, et Fergus pouvait le certifier depuis la derniere heure passée.
En revanche, elle a passé la limite à ne pas franchir en prononçant le doux prénom de ma Sassenach, l'accompagnant d'un florilège de conneries toutes plus grosses que ses seins refaits. À cette minute précise, mon indulgence et ma patience, déjà très à fleur de peau - voir quasi inexistante pour l'une d'entre elles - se sont fait la malle.

The Erebe's Sons MC Tome 2 - ZekeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant