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J'ai froid et une forte odeur aseptisée emplie mes narines.
J'essaie d'ouvrir les yeux et après plusieurs vaines tentatives, je parviens enfin à lever mes paupières.Autour de moi, tout est blanc et un sentiment de panique m'envahit. Puis des bips, stridents, résonnent entre les murs et accélèrent au rythme de ma respiration devenue frénétique.
La porte de la pièce s'ouvre avec fracas, laissant apparaître une jeune femme en blouse blanche et ce n'est qu'à cet instant que je réalise où je suis.
Mon corps me semble lourd et mon esprit est si groggy que je peine à comprendre ce que je fais ici.
Que s'est-il passé?L'infirmière s'approche lentement de moi, je vois ses lèvres bouger mais mon cerveau ne capte aucune de ses paroles, puis elle lève les mains devant elle dans un geste qui se veut apaisant, malgré tout, je ne peux empêcher l'angoisse de prendre possession de mon corps. Et toutes les questions qui affluent dans ma boite crânienne ne me calment en rien.
Est-ce que j'ai encore fait une crise?
Est-ce que j'ai tenté de me faire du mal?
Pire, est-ce que Yeno a dû agir?Des points noirs dansent devant mes yeux rendant ma vision difficile, puis deux mains chaudes se posent en coupe sur mon visage, des pouces caressent mes pommettes et un murmure, grave, vient percer le brouillard angoissant.
Yeno - Calmes-toi ma Gaufrette, je suis là. Tout va bien.
Le bip ralentit doucement, à l'image de ma respiration et enfin, j'arrive à distinguer ses yeux chocolat.
Nos regards ne se quittent pas pendant plusieurs secondes, puis le mien glisse sur son visage et le constat est affligeant : l'inquiétude empreint chacun de ses traits tirés et des cernes ombrent ses yeux.
Depuis combien de temps suis-je là?Jude - Qu'est-ce qu'il s'est passé?
Yeno - Tu ne te rappelles pas?
Jude - Non.Ma voix n'est qu'un murmure croassant, ma gorge me brûle tellement qu'il me serait impossible de parler plus fort, cependant, Yeno m'entend, et ma réponse semble l'inquiéter.
Yeno - Nous étions au club pour l'after. Tu te rappelles quand même que tu as été récompensée?
Oui. Ça je m'en souviens, tout comme mon arrivée au SophistiCats et les flashs des appareils photos, les questions criées par les paparazzis, mais aussi les bousculades des fans.
Petit à petit, me reviennent en mémoire les danseuses, leurs mouvements langoureux et sensuels, ainsi que la musique hypnotique.
Et alors que nous buvions un verre au carré VIP, le calme - somme toute relatif - s'était transformé en un sentiment d'oppression qui m'avait presque fait suffoquer.Je force sur ma mémoire et retrace, avec beaucoup de difficulté, les événements de la soirée, puis ça me revient : cette sensation d'être épiée pendant des heures, cette ombre au loin, puis ces mots, chuchotés au creux de mon oreille.
Tu n'aurais pas dû m'abandonner.
Et la panique reflue, insidieuse, douloureuse.
Jude - Il était là...
Yeno - Je sais.
Jude - Il...comment c'est possible?
Yeno - Je ne sais pas Jude, j'ai appelé ton avocat mais je n'ai pas réussi à le joindre.
Jude - Mais...
Yeno - Calmes-toi, tu es en sécurité ici et je suis certain que Maître Shan me rappellera lorsqu'il écoutera sa boite vocale.Son attention dévie à l'arrivée du médecin.
Celui-ci pose sur moi un regard froid et désapprobateur, et lorsqu'il ouvre enfin la bouche, ses mots sont tranchants.
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The Erebe's Sons MC Tome 2 - Zeke
Fiksi UmumL'obscurité ne peut chasser l'obscurité, seule la lumière le peut. La haine ne peut chasser la haine, seul l'amour le peut. Certains passages de cette histoire ne conviennent pas au jeune lectorat, y figurent des scènes de violence et de sexe explic...