~ Chapitre 35~

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J'ouvre les yeux avec difficulté. La lumière crue de ma chambre m'aveugle, me forçant à les refermer immédiatement. Un martèlement insoutenable envahit ma tête, chaque battement pulsant comme un coup de marteau. Qu'avais-je fait pour mériter cela ? Les larmes coulent de mes yeux sans que je ne puisse les retenir. Instinctivement, je me blottis contre une silhouette.

Une voix grave s'élève.

— Tu vas mieux maintenant ?

Ce timbre... Ce n'était pas celui de Carlos. Je tressaille. Brusquement, je rouvre les yeux. Ce n'est pas Carlos que je vois, mais Tony, son remplaçant. Mon cœur rate un battement. Qu'est-ce qu'il fait dans ma chambre ? Tony et moi, on ne se parle quasiment jamais. Même lorsque j'ai besoin d'un service en l'absence de Carlos, je préfère demander au gardien ou attendre que Carlos revienne.

Tony ne m'inspire pas confiance. Son regard a toujours quelque chose de pesant, comme s'il me surveillait, m'espionnait.

— Qu'est-ce que tu fais ici ? m'écriai-je, la panique montant en moi. Sors immédiatement de ma chambre ! Si tu veux la paix, fais ce que je te dis, sinon je hurle, et tu sais très bien ce que ça peut te coûter !

Je le menace, mais ma voix trahit ma faiblesse.

Tony ne bouge pas. Pire, il sourit, un sourire insupportablement narquois.

— Tu devrais plutôt être heureuse qu'un homme comme moi veille sur toi. Ton prince charmant n'est plus là, alors je prends le relais, bichette.

Ses paroles glacées me font frémir. Comment savait-il pour Carlos et moi ? L'idée qu'il connaisse mon secret me terrifie. S'il décidait de nous dénoncer, Carlos pourrait avoir de sérieux ennuis.

Mon trouble ne lui échappe pas. Il s'approche, son sourire s'élargissant.

— Je sais tout. Je sais que tu as un téléphone et que tu l'utilises pour rester en contact avec lui pendant son absence. Mais détends-toi, je ne dirai rien... à une seule condition.

Mon cœur s'emballe. Une sueur froide me couvre.

— Quelle condition ? demandai-je, ma voix tremblant d'une peur que je n'arrive pas à masquer.

— Que tu acceptes de me laisser passer la nuit avec toi. Et pas qu'une seule fois. Chaque fois que ce sera mon tour de monter la garde, tu seras à moi.

— Passer la nuit avec moi... mais sans rien faire, n'est-ce pas ? murmurais-je, tentant désespérément de me rassurer.

Son rire grave éclate, moqueur, cruel.

— Arrête de te foutre de moi, bichette. Je vais te parler franchement, puisque tu veux jouer à l'innocente. Si je viens dans ta chambre, c'est pour qu'on baise, pas pour te regarder dormir. C'est clair maintenant ?

Je sens le sol se dérober sous mes pieds.

— Ne me fais pas ça, Tony. Je t'en supplie. Demande-moi autre chose, n'importe quoi, mais pas ça.

Les larmes inondent mon visage. Je le supplie, mais il reste de marbre. Ses yeux me déshabillent sans pudeur, son sourire carnassier me glace le sang.

— Pourquoi pas moi, hein ? Tu le fais bien avec Carlos. Qu'est-ce qu'il a de plus que moi ? Tu ne veux pas ? Tant pis pour toi !

Son ton change brusquement. Il se jette sur moi, ses mains agrippant mes bras, et il m'embrasse de force. Je me débats avec toute la force du désespoir, réussissant à lui donner un violent coup de pied entre les jambes. Il gémit de douleur, mais avant que je n'aie pu franchir la porte, il me rattrape.

𝑳𝒆 𝑴𝒂𝒓𝒊 𝑫𝒆 𝑴𝒂 𝑺œ𝒖𝒓( en cours)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant