𝑳𝒆 𝑴𝒂𝒓𝒊 𝑫𝒆 𝑴𝒂 𝑺œ𝒖𝒓( en cours)

~Chapitre 23~

— Oui, mais la mauvaise nouvelle, c'est qu'elle a perdu la mémoire...

Une autre voix, plus profonde, résonna dans la pièce, marquée par une inquiétude que je pouvais presque sentir malgré mon état.

— Non ! Ce n'est pas vrai... murmura-t-il, presque comme un coup de poing à la réalité. Ça va être difficile de la ramener chez elle si elle ne se souvient de rien. Elle n'a même pas de téléphone sur elle ; on aurait pu contacter quelqu'un de sa famille.

— Elle a sûrement perdu ses affaires pendant l'accident, répondit doucement la première voix, comme pour le calmer.

J'entendais ces voix, tout juste audibles, comme si elles essayaient de ne pas me réveiller. Pourtant, je les percevais clairement, et un soupçon d'irritation me fit ouvrir les yeux.

— Eh, les gars... pourquoi vous chuchotez ? lançai-je en fronçant légèrement les sourcils. Si vous voulez vraiment m'aider, vous feriez mieux de m'apporter à manger... je meurs de faim !

Les deux hommes échangèrent un regard surpris, avant que l'un d'eux, un jeune homme brun avec un sourire franc, se penche vers moi.

— Salut ! Si tu veux, je t'apporte de quoi manger, mais j'aimerais d'abord te poser quelques questions, si possible, dit-il doucement.

— C'est promis ? Tu m'apporteras à manger après ? demandai-je en lui lançant un regard suppliant, mon estomac grondant presque de protestation.

— Oui, promis, répondit-il en souriant.

— Très bien, j'écoute... dis-je, prenant un air sérieux.

— Comment tu t'appelles ? Et dans quelle ville ta famille réside ? Comment es-tu arrivée ici avant l'accident ?

Avant que je puisse répondre, son compagnon, un homme plus âgé aux cheveux poivre et sel, posa une main apaisante sur son épaule et me souris.

— Une question à la fois, Marc, laisse-moi le temps de souffler dit-je en secouant la tête.

Marc me regarda, un peu déconcerté, et une lueur de curiosité apparut dans son regard.

— Attends... tu sais comment je m'appelle ? Comment l'as-tu su ?

Je haussai les épaules, un sourire espiègle aux lèvres.

— J'ai entendu ton frère prononcer ton prénom, voilà tout, répondis-je d'un ton léger.

— Salim n'est pas mon frère, c'est un ami, et il est médecin, dit Marc avec un sourire. Tu sais nos prénoms, donc tu as déjà quelques souvenirs... Alors, raconte-nous, à ton tour, comment tu t'appelles.

Je fronçai les sourcils, cherchant désespérément dans mon esprit, mais rien ne me venait, seulement un grand vide, comme un brouillard dense impossible à percer.

— Euh... Je m'appelle... eh bien... en fait, j'ai oublié, dis-je en baissant les yeux, un peu confuse. Je vais essayer de m'en souvenir plus tard, d'accord ? En attendant... mon estomac est vide, je pourrais avoir ce repas promis ?

Salim, le médecin, éclata de rire.

— Eh bien, elle a un solide appétit, c'est bon signe ! Je vais aller voir ce que je peux trouver pour toi, lança-t-il en sortant de la pièce.

Marc me regardait toujours avec un mélange de curiosité et de bienveillance, ses yeux scrutant mon visage comme pour y trouver des indices sur ce que j'avais vécu.

— Je suis vraiment désolé pour ta situation. Ne t'inquiète pas, on va t'aider à retrouver tes souvenirs, me dit-il doucement. D'ici là, prends le temps de te reposer et de récupérer.