Ariane et moi sommes enfin de retour à la maison après une longue nuit à l'hôpital. Elle est visiblement épuisée et a du mal à marcher. Sa blessure est sérieuse, et les infirmiers ont bien insisté : elle doit éviter de poser trop de poids sur son pied pour éviter que la plaie ne se rouvre. Chaque pas est un défi pour elle, et cela m'inquiète de la voir dans cet état.
Une fois arrivés, je l'aide à monter dans sa chambre, essayant de faire le moins de bruit possible pour qu'elle puisse se reposer. Je suis conscient que dans les jours à venir, elle va avoir besoin d'une assistance constante, d'une présence à ses côtés en cas de besoin. Mais il faut dire que ce ne sera pas facile, car Ariane est du genre indépendante. Demander de l'aide, même dans sa condition, lui coûte. Mais pour l'instant, elle n'a pas vraiment le choix. Je vais devoir rester vigilant et m'assurer qu'elle ne force pas, surtout pour les allers-retours entre sa chambre et le rez-de-chaussée, où les escaliers deviennent un véritable obstacle.
J'essaie d'organiser un soutien pour les jours à venir. Ma première pensée va à sa sœur ; peut-être pourra-t-elle rester auprès d'Ariane quelques jours. Mais quand je lui en parle, elle répond d'un ton sec : « Désolée, cette semaine sera trop chargée pour moi. » Elle ne semble pas comprendre l'urgence de la situation. C'est frustrant, mais je comprends que chacun a ses priorités. Je tente ensuite de demander à ma propre sœur. Elle est plus réceptive, mais elle m'avertit qu'elle risque de s'absenter souvent dans la journée et ne pourrait donc être présente que par intermittence.
Me voilà donc à court d'options. Finalement, je prends une décision : je vais poser une semaine de congé pour rester auprès d'elle. Même si cela risque de compliquer mon travail, il est clair qu'elle ne peut pas rester seule. Sa sécurité et son bien-être passent avant tout.
La première journée de soins est plus difficile que prévu. Ariane n'a pas encore pris la mesure de ses limitations, et son esprit combatif la pousse à tenter des choses qu'elle ne devrait pas. Le plus difficile pour elle, c'est sans doute de monter et descendre les escaliers, une activité de routine qui devient un effort monumental. Je dois l'accompagner pour chaque déplacement. Elle me confie que le moment le plus pénible est celui de la douche. Les marches jusqu'à la salle de bain, suivies du besoin d'équilibre une fois dedans, sont autant d'obstacles pour elle. À chaque fois que je l'aide à se déplacer, je ne peux m'empêcher de me sentir coupable. Peut-être aurais-je dû insister pour qu'elle reste un peu plus longtemps à l'hôpital où des professionnels auraient pu s'occuper d'elle. Mais maintenant, il est trop tard, et je dois assumer.
Le lendemain, Annie, se montre enfin disponible. Elle me rassure, m'affirmant qu'elle n'a aucune sortie prévue et pourra s'occuper d'Ariane pendant que je prends un moment pour aller faire des courses. Cependant, je n'ai pas une totale confiance. J'ai cette inquiétude constante que quelque chose puisse se produire en mon absence. Et mes doutes se confirment : en revenant, je trouve la maison vide. Annie est sortie sans prévenir, laissant Ariane seule et sans aide. Je n'aurais jamais pensé qu'elle serait capable de la laisser ainsi, surtout après m'avoir promis le contraire. Je décide de ne pas m'absenter trop longtemps les jours suivants, même si je dois faire des sacrifices pour m'assurer qu'Ariane soit en sécurité.
La troisième journée est heureusement marquée par des progrès. À ma grande surprise, Ariane commence à retrouver un peu d'autonomie. Elle parvient à monter quelques marches toute seule, prenant son temps mais avançant avec détermination. Elle est fière de chaque petit succès, et moi aussi. C'est comme une victoire qui illumine sa journée et m'enlève un poids. J'espère qu'elle pourra retrouver son indépendance rapidement et marcher à nouveau sans douleur. Chaque progrès me rassure et me fait espérer qu'elle sera bientôt remise.
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Une semaine après l'incident, j'étais enfin capable de marcher à nouveau sans assistance. Le sentiment de pouvoir me déplacer librement dans la maison, sans attendre que quelqu'un vienne m'aider, était une véritable libération. Je profitais de la cour, respirant l'air du soir, savourant chaque pas retrouvé. Monter et descendre les escaliers sans l'aide de Dan était presque grisant. Ce besoin d'indépendance comblé, je me sentais à nouveau moi-même.
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𝑳𝒆 𝑴𝒂𝒓𝒊 𝑫𝒆 𝑴𝒂 𝑺œ𝒖𝒓( en cours)
FantastiqueJ'étais empli d'excitation à l'idée de passer enfin mes vacances estivales chez ma sœur, dont l'absence m'avait cruellement pesé. Cependant, ce que j'ignorais alors, c'est que ces vacances marqueraient le début de tous mes malheurs. Ma rencontre ave...
