~ Chapitre 50~

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Je me précipite pour composer le numéro des urgences. Mes mains tremblent tandis que je fixe mon frère, Daniel, allongé sur le sol, le visage déformé par la douleur. Il est blessé, grièvement blessé, et son sang imprègne déjà le tissu de sa chemise. Sa respiration est saccadée, chaque inspiration semble un combat. Mon cœur s'alourdit face à cette vision insupportable.

Mais avant que je n'aie le temps de réagir davantage, Larry, immobile à quelques pas, chancelle et s'écroule brusquement. Sa tête heurte le sol avec un bruit sourd, et il ne bouge plus. Un frisson glacial traverse mon corps. Larry. Ce demi-frère avec qui tout est si compliqué. Ce demi-frère qui, en grande partie, est responsable de la situation actuelle. Une colère sourde monte en moi, mais elle s'efface presque instantanément, remplacée par un poids insoutenable : je ne peux pas l'ignorer, je dois m'occuper d'eux deux.

Marc arrive en courant et se penche immédiatement sur Daniel.
— Il est mal en point, murmure-t-il, comme pour lui-même, ses yeux scrutant les blessures.

— Aide-moi à le soulever, réponds-je, ma voix brisée par l'urgence de la situation.

Mais au moment où nous essayons de le bouger, Daniel pousse un gémissement déchirant. Mon cœur se serre davantage. Chaque mouvement semble aggraver sa douleur. Nous sommes démunis, impuissants, jusqu'à ce que le hurlement des sirènes brise enfin le silence oppressant.

Les secours arrivent rapidement, mais pas assez vite à mon goût. Deux secouristes s'agenouillent auprès de Daniel, évaluant la situation avec une efficacité froide.
— Il a une fracture, peut-être plus, dit l'un d'eux en ajustant un collier cervical.

Ils sortent une civière, mais le poids de mon frère combiné à ses blessures rend la manœuvre difficile. Ils peinent à le soulever, leur respiration devient plus lourde sous l'effort. Daniel serre les dents, son visage crispé de douleur, et une larme roule sur sa joue. Je détourne le regard, incapable de supporter cette scène.

— On a besoin de renfort ici ! crie l'un des secouristes, sa voix résonnant dans l'air glacial.

Ils parviennent finalement à le hisser sur la civière et le montent dans l'ambulance, sous mes yeux impuissants. Une partie de moi a envie de pleurer, de hurler, mais je reste là, immobile, le cœur au bord de l'explosion.

Larry est le suivant. Son transfert est plus simple, mais cela ne me rassure pas pour autant. Pourquoi est-il tombé dans les pommes ? Est-ce un choc émotionnel ? Quelque chose de plus grave ? Une fois les deux installés, l'un des secouristes nous fait signe de monter.
— Vous êtes de la famille ? Allez, vite, on part pour l'hôpital.

Marc et moi nous précipitons dans l'ambulance, laissant Ariane en arrière. Avant que la porte ne se referme, elle crie quelque chose, mais je n'entends que des bribes : « Je vous rejoindrai... dès que je peux. »

À l'intérieur de l'ambulance, je m'assieds face à Daniel, incapable de détourner les yeux. Sa main repose à côté de lui, immobile, et je lutte contre l'envie de la saisir, de lui dire que tout ira bien. Mais est-ce que tout ira bien ? Mes pensées s'emmêlent, et je sens une douleur sourde au creux de ma poitrine.

Les bips réguliers des machines me ramènent à la réalité. Daniel grimace à chaque secousse du véhicule, et je me sens terriblement impuissante. Une voix résonne dans ma tête : « Tu aurais dû faire quelque chose. » Mais quoi ?

Le trajet est long, ou peut-être est-ce le poids de mes émotions qui ralentit le temps. Je me perds dans mes pensées, luttant contre les scénarios catastrophes qui envahissent mon esprit. Quand l'ambulance s'arrête enfin devant l'hôpital, je prends une grande inspiration. La vraie épreuve ne fait que commencer.

𝑳𝒆 𝑴𝒂𝒓𝒊 𝑫𝒆 𝑴𝒂 𝑺œ𝒖𝒓( en cours)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant