~ Chapitre 43~

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Je ne suis pas du genre impulsif, mais cette fois, la colère m'a emporté. Les mots avaient franchi mes lèvres avant même que je ne réalise leur poids : "Tu n'es qu'une pute." Oui, je lui avais dit ça, à elle. Sarah. Celle qui, il n'y a pas si longtemps, représentait tout pour moi. Je ne sais pas ce qui m'a pris. Peut-être cette accumulation d'incertitudes et ces doutes qui me rongeaient depuis des jours.

À peine l'avais-je laissée partir que le regret s'était installé. Je me suis surpris à penser à elle, à cette dernière conversation où ses yeux se remplissaient de larmes, suppliant presque que je la croie. Je m'étais convaincu qu'il y avait peut-être une autre version des faits, une explication que je n'avais pas voulu entendre. Alors, j'ai pris une décision : j'irais m'excuser. J'irais lui parler, lui dire que je m'étais emporté et que je voulais comprendre.

Mais cette résolution n'a pas duré longtemps. Tout a changé quand j'ai reçu un nouveau message. Encore des photos. Les mêmes mains anonymes qui me faisaient parvenir des clichés compromettants, comme des pièces à conviction déposées sur mon bureau. Cette fois, Sarah apparaissait dans ce qui semblait être un parc. Elle était dans les bras d'un homme, un inconnu. Le type la tenait contre lui, ses mains posées sur des parties intimes de son corps, comme s'il revendiquait une possession.

Je suis resté figé, le téléphone tremblant dans ma main. Les images me brûlaient les yeux, et pourtant, je ne pouvais détourner le regard. Je les ai examinées encore et encore, espérant y déceler une incohérence, une manipulation, quelque chose qui me prouverait que ce que je voyais n'était pas réel. Mais non, tout semblait authentique. Trop authentique.

Je ne sais pas qui m'envoyait ces photos. Peut-être un ami bien intentionné, ou au contraire quelqu'un qui cherchait à me détruire. Mais peu importe. L'expéditeur n'avait aucune importance. Ce qui comptait, c'était ce que je voyais sur ces clichés. Ces images, elles étaient suffisantes. Trop suffisantes. Comment expliquer ces gestes si elle n'y avait pas consenti ? Si elle n'avait pas voulu être là, comment un inconnu aurait-il pu capturer ces instants aussi intimes ?

Je n'ai pas attendu. J'ai transféré les photos à Sarah. Pas un mot d'explication. Rien que les images. Je voulais qu'elle comprenne que je savais. Que je voyais tout. Puis, j'ai écrit un message court, froid, tranchant comme une lame :

"Ne franchis plus jamais le seuil de ma maison. Je ne veux plus te voir. Ne t'approche même pas de moi."

Après cela, j'ai bloqué son numéro. Je ne voulais plus entendre sa voix ni lire ses messages. Je l'ai effacée de mon téléphone comme on efface un souvenir douloureux qu'on préfère oublier.

C'était fini. Définitivement. Il ne restait plus rien entre nous.

Pourtant, Pyth n'a pas tardé à intervenir. Mon meilleur ami, celui qui a toujours eu une manière différente de voir les choses. Il n'a pas pris mon parti cette fois. Au contraire, il n'a cessé de défendre Sarah, de tenter de m'ouvrir les yeux sur une vérité que je refusais d'admettre.

"Tu fais une erreur," m'a-t-il dit avec cette insistance exaspérante. "Sarah est innocente. Elle a été piégée."

Piégée ? Ces mots m'ont presque fait rire. C'était le même argument que Sarah avait tenté d'utiliser, quelques jours plus tôt, avant que je ne perde mon sang-froid. Un piège ? Comment pouvait-elle prétendre être victime d'un piège quand les preuves étaient là, sous mes yeux ? Ces photos, elles parlaient d'elles-mêmes. Elles criaient une vérité que je ne pouvais pas nier.

Pyth a continué à plaider sa cause, me rappelant encore et encore que les apparences peuvent être trompeuses, que je devais lui laisser une chance de s'expliquer. Mais je n'en voyais pas l'intérêt. Pourquoi perdre mon temps à écouter des justifications vaines alors que tout était déjà clair ?

𝑳𝒆 𝑴𝒂𝒓𝒊 𝑫𝒆 𝑴𝒂 𝑺œ𝒖𝒓( en cours)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant