𝑳𝒆 𝑴𝒂𝒓𝒊 𝑫𝒆 𝑴𝒂 𝑺œ𝒖𝒓( en cours)

~Chapitre 62~

point de vue de Caleb

Cela fait déjà plus de quarante-huit heures que je suis sur les traces de Simon, mais l'enquête stagne. Aucun avancement, pas la moindre piste solide. Je commence à douter. Est-il seulement encore en vie ? Daniel a probablement raison de croire que la police se montre plus désintéressée qu'elle ne le laisse entendre. Leur manque d'actions parle pour eux. J'ai dû mettre une pause sur cette affaire. Ça me ronge, mais il fallait que je laisse mes collègues gérer pour le moment, le temps que je retrouve Marie, l'ex-amie de Leyla.

Marie... Selon les informations que j'ai rassemblées sur elle et sur sa relation avec Leyla, tout laisse à penser qu'elle est en danger. Le lien entre elles est plus sombre que je ne l'imaginais au début.

Cela fait maintenant vingt-quatre heures que je suis à sa recherche, mais toujours aucune trace. Pas de signal, pas d'indice qui pourrait m'indiquer où elle se trouve. Chaque heure qui passe me fait craindre le pire. J'ai écumé les lieux, je suis allé chez elle mais tout semble déserté, comme si elle avait volontairement effacé ses pas.

Alors que je me perds dans mes pensées, mon téléphone vibre. Un message. C'est un de mes contacts. Il a entendu des rumeurs sur une jeune femme correspondant à la description de Marie. Elle aurait été vue dans une petite ville à la périphérie, errant seule, l'air perdue. J'attrape immédiatement mes affaires et saute dans la voiture. Mon cœur bat à tout rompre. Est-ce que je suis enfin sur la bonne piste ?

La route semble interminable. L'air est lourd, presque oppressant. Arrivé sur place, je parcours les rues, les yeux rivés sur chaque visage, chaque silhouette. Puis, j'aperçois une femme l'air soucieuse, je pense que ça pourrait être Marie mais en m'approchant un peu plus près je m'en rends compte que ce n'est qu'une femme avec ses problèmes, j'hésite donc à descendre de la voiture.

Je me gare  finalement sur le côté de la route, jetant un coup d'œil dans mon rétroviseur. La ville semble endormie sous le ciel gris, mais cette femme attire encore plus  mon attention. Elle marche rapidement, la tête baissée. Il y a une ombre derrière elle, une silhouette plus grande, un homme. Je fronce les sourcils, sentant une vague d'inquiétude monter en moi. Est-elle suivie? Je ne peux pas en être certain, mais l'instinct me pousse à vérifier.

Je sors de la voiture, traversant la rue pour la rejoindre. Mon cœur bat plus vite de la savoir en danger à mesure que je m'approche. Elle ne remarque pas ma présence au début, totalement absorbée par son rythme précipité, mais quand je l'interpelle d'une voix calme, elle se fige. Elle me regarde avec des yeux rougis, remplis de larmes non versées.

___Excusez-moi, madame, est-ce que tout va bien? Je fais de mon mieux pour ne pas paraître menaçant. « Cet homme derrière vous... il vous suit depuis un moment. Qui est-il ? »

Elle tremble légèrement, ses bras se resserrent autour de son propre corps comme pour se protéger.

___Ça ne vous regarde pas, monsieur, dit-elle d'une voix étouffée par l'émotion. « C'est... c'est mon mari. C'est une affaire entre nous, une histoire de couple. » Puis, les larmes qu'elle retenait commencent à couler librement, trahissant une peur que ses mots essayaient de dissimuler.

Je recule légèrement, réalisant que ce n'est pas la femme que je cherchais. Mais cette scène me perturbe. Quelque chose ne va pas. Je devrais probablement tourner les talons, la laisser à ses affaires. Mais comment pourrais-je la laisser avec cet homme qui la suit comme une ombre menaçante, même s'il prétend être son mari? Tout en elle semble crier à l'aide, même si elle n'ose pas le dire.

Je me dirige vers ma voiture, mais au lieu de repartir, je m'installe au volant et commence à les suivre à une distance prudente. Je n'ai pas encore décidé ce que je ferai, mais je veux savoir si elle est vraiment en sécurité. Les rues défilent doucement sous les roues de ma voiture alors que je garde un œil sur eux. Ils ne parlent pas, leurs silhouettes se découpent sous les lampadaires à mesure qu'ils avancent dans la nuit. Finalement, la femme s'arrête devant une grande villa. Elle sort une clé de son sac et déverrouille la porte. L'homme la suit de près, trop près, sans dire un mot.