L'amour, c'est un sentiment réciproque entre deux personnes.
C'est ce que je réponds toujours quand on me demande de définir, de manière banale, ce qu'est l'amour. Parce que pour moi, aucune relation — amoureuse ou même amicale — ne peut exister sans réciprocité.
Et pourtant, en ce jour, alors que je suis assise dans ce café presque désert, cette définition me semble étrangement creuse. Ma réalité, elle, s'est effondrée.
J'ai accepté Belinda telle qu'elle est alors que tout le monde la rejetait. J'ai su la pardonner malgré les torts qu'elle m'a causés. Mais en retour, tout ce qu'elle a trouvé de mieux à faire, c'est de m'arracher ma joie de vivre. Pire encore, elle m'a trahie d'une manière que je n'aurais jamais imaginée.
Je me souviens encore de cette nuit fatidique à son anniversaire, un événement que je regretterai à jamais d'avoir honoré de ma présence. Je ne savais pas que cette soirée serait le début de mon enfer.
Des photos nues de moi envoyées à Marc après qu'il m'ait... violée. Je ferme les yeux à cette pensée, le cœur serré, les poings crispés. Tout ça, pour quoi ? Pour qu'il me déteste ? Si c'était le but, alors bravo, elle a réussi.
Je lève les yeux vers Belinda, assise en face de moi. Elle me fixe, l'air grave, comme si ce qu'elle s'apprêtait à dire allait tout changer.
— Pourquoi veux-tu me nuire, Belinda ? demandai-je d'une voix brisée. Je cherche dans ses yeux une étincelle de vérité.
— Tu m'as pourtant juré que tu n'es pas amoureuse de Marc. Si c'est vrai, alors donne-moi au moins une seule bonne raison de ne pas douter de toi.
Elle soupire profondément, comme si ma question l'épuisait. Puis, doucement, elle prend mes mains dans les siennes.
— Regarde-moi, Sarah. Regarde-moi droit dans les yeux et dis-moi si tu vois ne serait-ce qu'une lueur de fausseté en moi.
Je n'ose pas bouger. Elle continue.
— Oui, je t'ai causé du tort. Je t'ai humiliée devant tout le monde et tu m'as pardonnée malgré tout. Je t'en serai toujours reconnaissante pour ça. Mais je t'en prie, réfléchis ! Tu n'es pas une enfant, Sarah. Tu es une femme intelligente, capable d'analyse. Alors comment peux-tu croire que je suis derrière tout ça ? Parce que quelqu'un l'a dit ?
Ses mots claquent comme des gifles. Je ne réponds pas, incapable de formuler une pensée cohérente.
— Je jure sur ce que j'ai de plus cher au monde que je n'ai rien à voir avec ce qui s'est passé cette nuit-là, insiste-t-elle, la voix plus ferme. Les vrais responsables cherchent à me nuire. Pourquoi crois-tu qu'ils auraient balancé mon prénom ? Tu as préféré écouter des rumeurs plutôt que de venir me demander ce qui s'est réellement passé. Ça me blesse, Sarah.
Elle serre un peu plus mes mains avant de lâcher :
— Arrête de jouer à la victime.
Je relève brusquement la tête. Ses mots résonnent en moi comme un coup de poignard.
— J'aimerais tellement te croire, murmurai-je, la gorge nouée. Mais j'ai du mal...
— Je comprends, tu veux te méfier. Mais si, après tout ce que je viens de te dire, tu refuses encore de me croire, alors c'est toi qui as un problème. Comment veux-tu que Marc croit en ta version si toi-même tu refuses de croire en la mienne ? Finalement, tu n'es pas si différente de lui.
Ses mots sont un venin qui s'infiltre dans mes pensées. Je me détache brutalement d'elle, comme si son contact me brûlait. Les souvenirs de cette nuit me submergent. J'ai mal au ventre, j'ai la nausée.
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𝑳𝒆 𝑴𝒂𝒓𝒊 𝑫𝒆 𝑴𝒂 𝑺œ𝒖𝒓( en cours)
ParanormalJ'étais empli d'excitation à l'idée de passer enfin mes vacances estivales chez ma sœur, dont l'absence m'avait cruellement pesé. Cependant, ce que j'ignorais alors, c'est que ces vacances marqueraient le début de tous mes malheurs. Ma rencontre ave...
