Je me suis levée du salon laissant derrière moi les regards inquiets et interrogateurs de Rosaline et Catherine. Je savais ce qu'elles pensaient, ce qu'elles murmuraient entre elles à voix basse dès que je quittais la pièce. Rosaline, avec son instinct protecteur, se demandait sûrement ce qui n'allait pas. Elle avait cette capacité étrange à lire mes tourments, à deviner ce que je voulais cacher. Mais je ne pouvais rien lui dire. Pas cette fois. Pas après lui avoir donné tant de faux espoirs. J'avais échoué à protéger son cœur des promesses non tenues. Catherine, elle, avait raison depuis le début, et son regard me le rappelait à chaque instant. Elle n'avait jamais cru une seule seconde que je pouvais tout arranger.
Je me dirigeais vers ma chambre d'un pas rapide, ignorant leurs appels. Une fois la porte refermée derrière moi, je m'appuyai contre celle-ci et laissai échapper un soupir tremblant. Mon cœur battait si fort qu'il résonnait dans mes oreilles. Je me changeai à la hâte, glissant un pull sur mes épaules et attrapant mon sac. En descendant les escaliers de l'immeuble, je sentais encore le regard de Rosaline me suivre depuis le salon, ses yeux criant une inquiétude qu'elle ne pouvait exprimer autrement.
À l'extérieur, je hélai un taxi. L'air frais du soir semblait peser plus lourd que d'habitude, comme s'il portait en lui une menace invisible. « À cette adresse », murmurai-je l'adresse que Leyla m'avait envoyé plus tôt. Le conducteur me jeta un regard furtif dans le rétroviseur mais ne posa pas de questions. Pendant les vingt minutes du trajet, je fixai le paysage défiler, incapable de calmer les pensées tumultueuses qui tournaient en boucle dans ma tête. Chaque hypothèse était plus terrifiante que la précédente. Pourquoi m'avait-elle choisie pour ça ? Pourquoi cet endroit ?
Le taxi s'arrêta brusquement devant une place publique bondée. L'endroit était lumineux, bruyant, mais étrangement oppressant. Je descendis en silence, mes talons claquant sur le pavé tandis que mes yeux cherchaient Leyla dans la foule. Elle apparut enfin, marchant avec une lenteur calculée, ses bras balançant nonchalamment à ses côtés, un sourire triomphant accroché à ses lèvres. Mon estomac se noua à cette vue. Ses cheveux longs et brillants bougeaient au rythme de ses pas, mais je n'étais pas dupe. Cette élégance n'était qu'un masque. Derrière ce sourire éclatant se cachait un prédateur.
__« Je suppose qu'on n'est pas ici pour échanger des banalités, Leyla. Qu'est-ce que tu veux de moi ? » lançai-je d'une voix que je voulais calme, mais qui trahissait un soupçon de nervosité.
Elle rit doucement, un rire léger mais glacial, puis s'arrêta à quelques pas de moi.
__« Tu as raison, Marie. Ce n'est pas le moment pour des regards vides ou des mots inutiles. Je vais aller droit au but. À partir de maintenant, la survie de ta précieuse Rosaline dépend de toi. De tes choix, plus précisément. Alors, j'espère que tu feras les bons. »
Je serrai les poings, essayant de contrôler la colère qui montait en moi.
__« Dis-moi ce que tu veux que je fasse, Leyla, qu'on en finisse. »
Elle pencha la tête, ses lèvres s'étirant en un sourire carnassier.
__« Oh, c'est très simple. Tu vas voir Daniel et tu lui dis que ce sont Teddy et Rosaline qui ont organisé le kidnapping de ma sœur pour me faire chanter. Voilà. Rien de plus, rien de moins. »
Je clignai des yeux, incrédule.
__ « Cette histoire ne tient pas la route. Daniel n'est pas stupide, Leyla. Il ne croira jamais un mensonge aussi grossier. »
__« Ce n'est pas ton problème, Marie. Le reste, c'est moi qui m'en charge. Toi, fais ce qu'on te demande. Dans 24 heures, si tout se passe bien, je te donnerai l'antidote. Et Rosaline sera sauvée. »
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𝑳𝒆 𝑴𝒂𝒓𝒊 𝑫𝒆 𝑴𝒂 𝑺œ𝒖𝒓( en cours)
ParanormalJ'étais empli d'excitation à l'idée de passer enfin mes vacances estivales chez ma sœur, dont l'absence m'avait cruellement pesé. Cependant, ce que j'ignorais alors, c'est que ces vacances marqueraient le début de tous mes malheurs. Ma rencontre ave...
