𝑳𝒆 𝑴𝒂𝒓𝒊 𝑫𝒆 𝑴𝒂 𝑺œ𝒖𝒓( en cours)

~Chapitre 58~

Carlos s'avance lentement, son regard glacial fixé sur nous. Le silence est si lourd que je peux entendre mon cœur battre frénétiquement dans ma poitrine. Catherine recule d'un pas, la panique visible sur son visage, tandis que Rosaline se tend, prête à réagir. Moi, je me sens figée, prise au piège entre la porte et cet homme qui se dresse entre nous et notre liberté.

Comment a-t-il su? Il a sûrement été prévenu par Christian sinon je ne vois pas d'autre explications.

___Vous pensiez vraiment pouvoir fuir sans que personne ne s'en aperçoive ? Carlos avance d'un pas, et je sens la tension dans la pièce augmenter d'un cran. Ses yeux brillent d'une lueur que je n'avais jamais vue auparavant. Il n'a plus l'air de ce type qui jouait les gentils amis de Christian. Il est différent. Plus menaçant, comment a t-il su qu'on s'enfuyait? Et si Christian le savait également et qu'il jouait de la comédie tout à l'heure? Non! Je ne le crois pas!

Je tente de garder mon sang-froid, mais je sais que nous sommes coincées. Il nous a vues, et à moins de trouver une solution rapidement, tout ce plan pourrait échouer.

___Carlos, dis-je doucement, essayant de gagner du temps, de jauger ses intentions. Ce n'est pas ce que tu crois. On doit juste sortir d'ici, c'est une urgence. Je... Je te dirai tout, mais laisse-nous partir pour l'instant.

Il rit, un rire court, sans chaleur. Tout me dire ? Il secoue la tête, se rapprochant encore, bloquant la seule issue. Tu sais, je vous ai vues toutes les trois, comploter depuis un moment. Vous croyez que vous êtes subtiles ? Que personne ne se doute de ce que vous faites ?

Qu'est-ce que tu veux, Carlos ? intervient Rosaline, sa voix forte malgré la tension. Qu'est-ce que tu gagnes à nous retenir ici ?

Carlos croise les bras, sa mâchoire se crispant légèrement.

___Ce n'est pas une question de ce que je veux. C'est ce que Christian veut. Et ce que Christian veut, c'est que personne ne sorte de cette maison sans son autorisation. Surtout pas toi. Il pointe un doigt vers moi, accusateur.

Mon estomac se noue.

___Pourquoi ? Pourquoi m'empêcher de partir ? Si Christian veut savoir la vérité, il devrait nous laisser faire ce qu'il faut pour retrouver l'enfant !

Carlos esquisse un sourire, mais cette fois-ci, il y a quelque chose de plus sinistre dans son expression.

___C'est là que tu te trompes. Tu crois que Christian veut aider ? Que l'idée d'avoir un fils le touche ? Mais ce qu'il veut vraiment, c'est te contrôler. Comme il l'a toujours fait. Comme Leyla le fait aussi. Tout ça, ce jeu auquel vous jouez... c'est une question de pouvoir. Et tu es au centre.

Je sens un frisson glacé descendre le long de ma colonne vertébrale. Les paroles de Carlos résonnent avec une vérité que je ne veux pas admettre. Tout ce temps, j'ai cru pouvoir manipuler Christian, utiliser son ego contre lui. Mais je réalise maintenant que je ne suis qu'un pion dans un jeu bien plus grand. Un jeu où Carlos, Christian et Leyla ont chacun leur rôle, et où je n'ai jamais eu le contrôle.

___Alors, tu vas nous empêcher de partir ? demande Catherine, de sa voix tremblante.

Carlos se tourne vers elle, son sourire s'élargissant.

___Pas nécessairement. Il glisse une main dans sa poche et en sort un trousseau de clés. « Vous voulez sortir ? Très bien. Mais à une condition, dit-il ne savant pas qu'on a déjà des doubles.

Je fronce les sourcils, méfiante.

___Quelle condition ?

Il balance les clés dans sa main avant de répondre, prenant son temps.