— Non ! Sarah, plus maintenant. C'était avant...
Je m'efforce de lui sourire, même si ses yeux cherchent à deviner une vérité que je ne ressens plus.
— Marc est une personne formidable, amusant et d'une beauté dont peu pourraient détourner le regard. Mais rassure-toi, mon amie, j'ai tourné la page.
Elle fronce légèrement les sourcils, dubitative, alors je poursuis :
— C'est vrai qu'à une époque, je l'ai aimé, Sarah. Je l'aimais sincèrement, presque éperdument. Mais il n'a jamais daigné me remarquer. C'est comme si je n'existais pas pour lui. Alors, oui, je me suis accrochée un moment. Trop longtemps, peut-être. Jusqu'au jour où j'ai enfin compris que l'amour, le vrai, doit être réciproque.
Je m'arrête un instant pour observer sa réaction. Elle reste silencieuse, alors je continue.
— Pyth me l'avait dit des dizaines de fois : Tu perds ton temps à lui courir après. Marc n'est pas pour toi. Et il avait raison.
Je tente un sourire pour lui montrer que je suis sincère :
— Bref, je voulais te rassurer. Je ne suis pas là pour te prendre ton gars, Sarah.
Cette fois, elle esquisse un sourire, mais il est triste, presque forcé. Ses yeux trahissent un poids qu'elle ne partage pas encore.
— Qu'y a-t-il, Sarah ? Tu m'inquiètes. Même si tu penses que je ne t'inspire pas confiance, dis-moi... Comment puis-je t'aider ? Je sens que tu as besoin de parler.
Elle soupire, prend mes mains dans les siennes, et murmure :
— Belinda... ça n'a rien à voir avec toi, rassure-toi. Je te fais confiance, et ça me suffit.
Je lui serre doucement les mains, lui indiquant que je suis prête à entendre tout ce qu'elle a à dire. Elle continue :
— J'ai commencé à ressentir des choses pour Marc, à force de vivre sous le même toit. Et c'est réciproque.
Je lui souris pour l'encourager, mais elle secoue la tête, visiblement troublée.
— Là n'est pas le problème, Belinda. Le vrai souci, c'est... c'est moi.
Je fronce les sourcils, perplexe.
— Que veux-tu dire ?
— Rappelle-toi que je ne suis personne ici. Depuis mon arrivée dans cette ville, il y a quatre ou cinq mois, je ne sais toujours pas qui je suis. Je ne sais même pas mon vrai nom.
Je reste silencieuse, la gorge nouée.
— Quand Marc m'a expliqué que j'avais perdu la mémoire, j'étais anéantie. Mais j'avais de l'espoir. Je pensais que quelques semaines suffiraient pour que les souvenirs reviennent. Sauf qu'ils ne reviennent pas.
Sa voix tremble, et ses yeux s'embuent.
— Je n'ai aucun souvenir, aucun. C'est ça qui m'attriste le plus.
Je tente un peu d'humour pour alléger l'atmosphère.
— Oh, voyons ! Une femme comme toi, avec une tête comme ça, je parie que tu n'es pas mariée, dis-je en souriant.
Elle éclate de rire, et quelques larmes roulent sur ses joues.
— Ah bon ? Tu es sûre ?
Je hoche la tête, sûre de moi, et je la serre dans mes bras.
— Allez, cesse de pleurer, Sarah. Repose-toi. On s'écrit, d'accord ?
— Merci, Belinda. Merci d'être là.
VOUS LISEZ
𝑳𝒆 𝑴𝒂𝒓𝒊 𝑫𝒆 𝑴𝒂 𝑺œ𝒖𝒓( en cours)
Siêu nhiênJ'étais empli d'excitation à l'idée de passer enfin mes vacances estivales chez ma sœur, dont l'absence m'avait cruellement pesé. Cependant, ce que j'ignorais alors, c'est que ces vacances marqueraient le début de tous mes malheurs. Ma rencontre ave...
