𝑳𝒆 𝑴𝒂𝒓𝒊 𝑫𝒆 𝑴𝒂 𝑺œ𝒖𝒓( en cours)

~ Chapitre 56~

Quoi de plus beau que d'être entouré de sa famille autour d'un bon dîner, manger, bavarder, se taquiner entre père et fils, rire aux éclats, parler de tout et n'importe quoi ? Avoir une vie normale, une épouse obéissante et respectueuse, des enfants, dormir tous les soirs dans les bras de sa femme sans se soucier du lendemain.

Telle était la vie à laquelle j'aspirais une fois marié, mais la femme qui m'a servi d'épouse m'a privé de cette joie de vivre. Comme si tout cela ne lui suffisait pas, elle décida de prendre tout ce qui m'appartenait, de monter mon meilleur ami contre moi, comme si sa seule mission sur terre était de rendre ma vie misérable. Mais c'est incroyable comme certaines femmes ont ce don de te faire sombrer, te rendre la vie encore plus difficile en quelques secondes ; c'est un talent extraordinairement déroutant.

Je me demande bien si c'est pour ma fortune qu'elle s'est acharnée à ce point ou si elle me détestait déjà bien avant notre mariage.

Et me voilà, aujourd'hui, dans un hôtel, essayant de tout orchestrer pour qu'elle se retrouve derrière les barreaux. Qui pourrait faire cela à sa femme ? Est-ce qu'un homme doté de conscience et d'intelligence peut vraiment faire ça ? Je me demande sans cesse si c'est la bonne décision. Malgré tout ce qu'elle m'a fait, je ne pense pas qu'elle mérite cela.

Je ne sais pas si elle saura reconnaître que ce message anonyme  que je lui ai envoyé vient de moi. Au fond, je ne pensais pas vraiment ce que j'ai écrit. Mais ce qui est fait est fait. L'enquête suit son cours, et je n'ai eu aucune nouvelle de Simon depuis hier. J'ai essayé de le joindre à plusieurs reprises, sans succès. J'espère que ce n'est rien de grave. Quant à lui, je n'arrive toujours pas à croire qu'il ait pu tisser une telle affinité avec ma femme. Je lui ai pardonné, mais quand je me retrouve face à lui, j'ai l'impression que c'est une autre personne. Cela m'a profondément blessé, surtout la manière dont il m'a parlé. Je n'arrive toujours pas à y croire.

Je me regarde et j'ai pitié de ma situation. Je n'ai même pas eu droit à mon téléphone jusqu'à hier, quand on m'en a donné un avec seulement deux ou trois numéros enregistrés, les seules personnes autorisées à interagir avec moi.

L'arrivée d'une notification me tire de mes pensées. Je me précipite vers mon téléphone et clique sur le message. C'est l'un des policiers avec qui je suis en contact depuis le début de l'enquête. Il me tient informé, au même titre que Simon, sauf que ce dernier semble toujours moins bien informé.

"Bonjour, nous avons perdu la trace de Simon aux alentours de 03h00, à trente minutes de l'hôtel, sur un pont. Néanmoins, nous avons une piste. Pour être sûrs qu'il ne nous joue pas un mauvais tour, nous avons placé une puce traçable sur son téléphone sans qu'il le sache. Heureusement, nous avons une liste de contacts avec lesquels il a interagi avant sa disparition. Nous croyons avoir un suspect, un certain Ben, le dernier avec qui il a échangé. Je vous tiendrai informé si nous avons du nouveau. En attendant, restez à l'hôtel et surtout, ne passez aucun coup de fil."

Caleb !!!

À chaque fois qu'il m'envoie un message, il n'oublie jamais de signer avec ces trois points d'exclamation, pour être sûr que personne ne se fasse passer pour lui et compromettre l'enquête. Je comprends sa prudence, les gens sont capables de tout pour arriver à leurs fins, et ma femme en est l'exemple parfait. Je ne peux m'empêcher de penser à elle, à cette noirceur qui l'habite.

Ce qui m'inquiète le plus, c'est que je n'ai pas pu parler de tout cela à Ariane et à ma sœur Annie. Ce n'est vraiment pas juste de les laisser dans l'ignorance alors qu'elles doivent mourir d'inquiétude. Je dors et me réveille avec ce poids sur la conscience. Je ne pense pas pouvoir continuer ainsi, sachant qu'elles croient que je suis en prison. Je me concentre là-dessus pour l'instant et espère que, d'ici ce soir, je serai prêt à prendre une décision.