𝑳𝒆 𝑴𝒂𝒓𝒊 𝑫𝒆 𝑴𝒂 𝑺œ𝒖𝒓( en cours)

~Chapitre 52~

Ariane ! Ariane ! Ariaaaane !

Je sursaute brutalement, comme si quelqu'un m'avait tirée de l'abîme. Mon cœur tambourine dans ma poitrine, et une sueur froide perle sur mon front. Ils sont tous là, penchés au-dessus de moi, leurs visages tendus, inquiets. Leurs voix se mélangent, indistinctes, comme si elles venaient d'un monde lointain. Je lutte pour reprendre mes esprits, pour comprendre ce qui se passe.

Je ne comprends rien de ce qu'il se passe autour de moi ni comment je me suis retrouvée là, mais une chose est sûre, ma sœur est impliquée.

Puis, mes yeux croisent les siens. Simon. Tout me revient, brutalement, en une cascade de souvenirs douloureux et confus. Mon souffle se coupe, et une colère sourde monte en moi. Comment ose-t-il se tenir là, à plaisanter comme si de rien n'était ? Cet homme est un monstre. Et pourtant, je suis là, impuissante, incapable de dire un mot. La menace qu'il fait peser sur ma sœur, Annie, m'étouffe.

— Te voilà enfin ! s'exclame Annie, sa voix tremblante d'inquiétude. Tu étais censée nous rejoindre à l'hôpital ! Qu'est-ce qui s'est passé ?

J'ouvre la bouche pour répondre, mais les mots restent coincés. Avant que je ne puisse dire quoi que ce soit, Simon s'empresse de répondre à ma place, son ton léger, presque moqueur.

— Ça se voit qu'elle avait juste besoin de repos. Ce n'est pas comme si elle s'était fait enlever à nouveau, lance-t-il avec un sourire en coin.

Je sens mon estomac se nouer. Son arrogance est insupportable. Mais Annie ne laisse pas passer sa remarque ; elle le fixe avec une intensité glaciale.

— Merci ! Mais elle est capable de répondre elle-même, rétorque-t-elle sèchement, son regard perçant.

Simon arque un sourcil, mais avant qu'il ne puisse répliquer, Daniel intervient :

— Annie ! dit-il, en secouant la tête, comme pour calmer les tensions. Arrête ça.

Je reste silencieuse, comme paralysée, incapable de bouger ou de parler. Mes pensées sont en désordre, et chaque seconde passée en présence de Simon me brûle de l'intérieur. Comment peut-il se tenir là, si calme, si sûr de lui, alors qu'il m'a droguée, abandonnée, et manipulée ? Pourquoi fait-il tout ça ? Qu'attend-il de moi ?

Ce n'est pas le fait qu'il m'ait droguée qui m'obsède le plus, mais ce qu'il a fait après. Ces photos de moi, dans cet état vulnérable. Ce baiser qu'il m'a volé, alors que je n'avais aucune défense. Rien de tout cela n'a de sens. S'il avait voulu me violer, il aurait pu. Alors, pourquoi s'être arrêté ? Pourquoi cette mise en scène ?

Je revis la scène dans ma tête. Le chauffeur qui m'a abandonnée dans cette pièce sombre. Les minutes qui s'étirent, où je panique, incapable de comprendre où je suis ni pourquoi je suis là. Puis la fatigue qui m'a terrassée, m'enfermant dans un sommeil agité. Et enfin, Simon, qui entre dans la pièce, avec ce sourire suffisant. Ses conditions. Son ultimatum. Mon refus. Et sa réaction brutale.

Je me souviens de ses mots, gravés dans ma mémoire :

— Tu as de la chance, Ariane. Je tiens beaucoup à Daniel, et c'est pour ça que je ne peux coucher avec toi. Mais je ne pouvais m'empêcher de t'embrasser. Depuis le moment où j'ai posé les yeux sur toi, j'ai eu envie de le faire. Ta sœur ? Elle sera épargnée, tant que tu garderas tout ça pour toi. Elle me fait confiance, et elle ne croira jamais ce que je suis capable de faire. Mais rappelle-toi : je suis prêt à tout pour arriver à mes fins.

Mon cœur se serre en revivant cette scène. J'ai été vulnérable, impuissante, à sa merci. Et maintenant, il se tient là, devant tout le monde, comme si de rien n'était. Mais cette fois, c'est terminé. Je ne peux plus rester silencieuse. Peu importe les risques, peu importe ce qu'il pourrait faire à ma sœur. Après tout, elle aussi pourrait être complice. Si elle m'a trahie, elle mérite de payer.