𝑳𝒆 𝑴𝒂𝒓𝒊 𝑫𝒆 𝑴𝒂 𝑺œ𝒖𝒓( en cours)

~Chapitre 31~

__« ANNIE ! » ai-j criée en espérant qu'elle relâcherait enfin son emprise.

Leyla s'arrêta net, me scrutant avec des yeux perçants, sourcils froncés. Une lueur d'incompréhension et de colère s'alluma dans son regard. Elle sembla hésiter, comme si un puzzle se formait dans son esprit.

__Annie ? Ma belle-sœur, tu veux dire ? » demanda-t-elle, la voix teintée d'un doute glacial.

Je déglutis difficilement, sentant mon corps se figer sous son regard intense. Un frisson parcourut mon dos.

__« Oui... on... on a une amie en commun », bégayai-je, tentant de maintenir un semblant de calme.

Leyla arqua un sourcil, visiblement sceptique. Elle s'approcha un peu plus, ses yeux durs me jaugeant.

__« Ah oui ? Et comment s'appelle-t-elle, votre amie en commun ? »

Mon esprit chercha frénétiquement une réponse.

__« Sofia, oui ! Elle s'appelle Sofia. Mais j'ai... perdu contact avec elle il y a très longtemps. »

Elle resta silencieuse un instant, et je sentis que son esprit passait au crible chacune de mes paroles, cherchant la moindre trace d'une fausse note. J'avais l'impression qu'elle essayait de me tendre un piège, de vérifier si je mentais. Son regard me transperçait, fouillant chaque recoin de mon âme. Je me dis alors : Qu'importe, je lui ai dit tout ce que je sais. À elle de voir si elle veut me croire.

Après un moment de réflexion, Leyla finit par lâcher un soupir et recula légèrement, sans me quitter des yeux.

__« Reste ici », ordonna-t-elle d'une voix sèche. Je vais vérifier ce que tu viens de me dire. Si tu dis vrai, je te relâcherai. Dans le cas contraire... tu le regretteras amèrement, sois-en sûre. »

Puis, sans attendre ma réaction, elle se détourna et quitta la pièce. Je me retrouvai seule, ligotée à cette chaise, sous la surveillance impassible d'un homme imposant, qu'elle m'avait désigné comme « garde du corps ». Leyla... elle n'avait aucune pitié. Une froideur calculatrice.

À peine trente secondes plus tard, la porte s'ouvrit à nouveau. Leyla réapparut, le visage fermé, mais avec une lueur indéfinissable dans les yeux. Je me redressai légèrement, surprise de la voir déjà de retour.

__« Détachez-la », ordonna-t-elle à son garde. On l'emmène avec nous. Au cas où les choses dégénèrent... Je pense qu'elle ne m'a pas tout dit. »

__« Où... où est-ce que vous m'emmenez ? » demandai-je, la voix tremblante, mes yeux embués de larmes. « Ne fais pas ça, je t'en prie, Leyla ! »

Elle secoua la tête, un sourire glacé flottant sur ses lèvres.

__ « Tu ne me laisses pas le choix, Rosaline. » Elle insista lourdement sur mon prénom, comme pour appuyer chaque syllabe.

Mon cœur se serra. Ce prénom, il n'y avait qu'une seule personne qui m'appelait ainsi... ma sœur. Rosa, c'est comme cela que tous les autres m'appelaient. Ce surnom me ramenait toujours à elle. Un doute affreux s'insinua dans mon esprit.

__« Dis-moi seulement que tu n'as rien fait à ma sœur », soufflai-je, les larmes dévalant mes joues malgré moi.

Leyla me regarda avec une étrange expression, presque satisfaite.

__« Ne t'inquiète pas, elle n'a rien à voir dans cette histoire. Elle est seulement un moyen de pression, au cas où tu aurais l'intention de jouer les héroïnes. À partir d'aujourd'hui, c'est à toi de décider de son sort. Si les informations que tu me donnes sont fiables, je vous laisserai partir toutes les deux. Dans le cas contraire... »