𝑳𝒆 𝑴𝒂𝒓𝒊 𝑫𝒆 𝑴𝒂 𝑺œ𝒖𝒓( en cours)

~Chapitre 28~

_ Tu dois absolument le convaincre d'accepter cette grossesse. Dis-lui que tu as besoin d'argent pour couvrir les frais médicaux.

_ Quels frais médicaux ? Vraiment, tu ne crois pas que tu exagères un peu ? Lui et moi, on sait bien que je ne suis pas enceinte de lui. On ne s'est même jamais rencontrés, et tu veux que je lui soutire une somme pareille ?

_ C'est toi qui cherches à sortir de cette misère et à avoir une belle vie. Que tu lui prennes l'argent ou pas, ça ne me change rien. À toi de décider ce qui t'arrange. Bonne chance, ma chérie, dit-elle avant de tourner les talons.

_ Attends, Leyla ! Il m'a dit qu'une fois que j'aurai accouché, on fera un test ADN, pour clarifier les choses une fois pour toutes, même s'il sait pertinemment qu'il n'est pas le père. Tu vois ? J'ai toutes les raisons d'être inquiète, ton mari est très malin.

_ Ça ne se passera pas comme ça. Dès que tu auras l'argent, je t'aiderai à quitter la ville. Il ne t'entendra plus jamais parler, ni de toi, ni de cet enfant.

_ Leyla... C'est ton mari, pourquoi vouloir lui faire autant de mal ? Ce n'est pas juste. Pourquoi tant de haine envers lui, alors que certaines femmes rêveraient d'avoir un époux comme le tien ? Je ne comprends pas pourquoi tu me forces à agir de la sorte sachant qu'il n'est pas l'acteur de ma grossesse et d'ailleurs, pourquoi m'empêche tu d'avorter alors que tu l'as fait récemment toi?

_ Arrête de te mêler de ce qui ne te regarde pas, et concentre-toi sur ton avenir et celui de cet enfant qui est sur le point de naître. Je te souhaite une bonne journée...

Sur ces mots, Leyla tourna les talons me  laissant seule, perdue dans mes réflexions. Je la regardait s'éloigner sans la quitter des yeux jusqu'à ce qu'elle disparaisse de mon champs de vision.

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Belinda

Il est 16 h 25, et la journée de cours touche enfin à sa fin. Émilie, Marem une nouvelle étudiante qui vient d'intégrer l'université et moi marchons ensemble à travers le campus. Depuis deux semaines, nous ne traînons plus avec Karina, une ancienne amie, et l'ambiance a été différente, plus calme peut-être, mais aussi un peu plus lourde, comme si quelque chose d'inachevé planait entre nous.

Je m'apprêtais à rentrer lorsque j'entendis une voix familière derrière moi. Karina. Son ton sec et tranchant me figea sur place. Surprise par son approche, je me retournais immédiatement pour lui faire face. Elle semblait bouleversée, en colère, et je savais qu'elle n'était pas là pour échanger de simples politesses.

— Qu'est-ce qui te prend, Karina ? Qu'est-ce qui ne va pas ? lui demandai-je, essayant de garder mon calme malgré la tempête que je pouvais lire dans ses yeux.

Elle laissa échapper un rire amer avant de me lancer :

— Tu oses me demander ce qui ne va pas ? Après m'avoir laissée seule dans cette boîte de nuit, avec ce... ce monstre qui te sert d'ami ! Il m'a... il a abusé de moi, Belinda ! Il m'a laissée seule après avoir fait ça, et toi, toi tu n'as même pas pris la peine de savoir ce qui m'était arrivé, comme si tu n'en avais rien à faire ! En fait, je parie que tu savais tout depuis le début...

Mon cœur se serra à ses mots. La douleur, la rancœur dans sa voix étaient palpables. Mais cette accusation... c'était impossible. Comment pouvait-elle croire une chose pareille ?

— Qu'est-ce que tu racontes, Karina ? Tu dis n'importe quoi... Comment oses-tu m'accuser de quelque chose d'aussi horrible ? rétorquai-je, déconcertée, tandis que quelques étudiants autour de nous commençaient à prêter attention à notre échange.