𝑳𝒆 𝑴𝒂𝒓𝒊 𝑫𝒆 𝑴𝒂 𝑺œ𝒖𝒓( en cours)

~ Chapitre 45 ~

Je me réveillai brusquement, entourée de visages que je ne reconnaissais pas. Mon esprit était flou, mes pensées éparses. Quatre jeunes filles se tenaient près de moi, mais leurs traits m'étaient complètement étrangers.

Je voulus tourner la tête vers celles qui se trouvaient à ma droite, mais une douleur insupportable me transperça le crâne. C'était comme si ma tête allait exploser.

Un murmure joyeux me parvint malgré mon état :

— Elle s'est réveillée ! Je vais appeler le médecin tout de suite ! déclara l'une des filles, pleine d'excitation, avant de quitter la pièce en courant.

Mais qui sont-elles ? Pourquoi leurs visages m'échappent-ils ? Me connaissent-elles, moi ?

Je tentais désespérément de comprendre ce qui se passait, mais ma tête semblait prête à imploser sous la pression. Alors que je me perdais dans mes pensées, deux des filles entamèrent une conversation qui me tira de mon état.

— Belinda... Tout est de ma faute, je le sais, dit l'une d'elles, la voix tremblante et le regard baissé. Je savais que mes actions auraient des conséquences. Mais je n'ai pas réfléchi. J'étais aveuglée par mon désir de vengeance, et je ne voulais pas être seule à assumer les répercussions. C'est pour ça que je t'ai mêlée, toi et Éric, à tout ça. Je suis vraiment désolée... C'est à cause de moi que Sarah est dans cet état aujourd'hui.

L'émotion dans sa voix était palpable, et je vis des larmes couler sur ses joues.

Sarah ? Mais qui est Sarah ? Pourquoi parle-t-elle comme si je devrais comprendre ?

— Je suis toujours en colère contre toi, répondit Belinda d'un ton grave. Tu ne peux pas imaginer à quel point ça me ronge de l'intérieur. Mais tu as raison : la vengeance n'apporte rien de bon. Plus on cherche à se venger, plus on détruit tout sur notre passage... et on finit par regretter des choses irréparables. Alors je vais te pardonner. Pas pour toi, mais parce que Sarah le ferait aussi. Elle a souffert bien plus que nous toutes...

Sa voix s'adoucit, et je la vis poser une main réconfortante sur l'épaule de son amie.

— Et moi aussi, je tiens à te demander pardon, ajouta Belinda en baissant les yeux. À cause de moi, tu as été blessée... violée. C'est cette douleur qui t'a poussée à te venger.

Les deux jeunes femmes se prirent dans les bras, pleurant à chaudes larmes. C'était un moment rempli d'émotion, mais je n'y comprenais rien. Tout ce qui se disait semblait m'échapper, comme si je n'appartenais pas à cette scène.

Pourquoi parlent-elles comme si j'étais concernée ? Qui est cette Sarah dont elles ne cessent de parler ?

Soudain, la porte s'ouvrit brusquement, laissant entrer trois hommes. Celui qui semblait être un médecin portait un stéthoscope autour du cou.

Après m'avoir posé quelques questions, il poussa un soupir de soulagement, bien que son regard trahît une certaine inquiétude.

— Tu comprends ce que je dis ? demanda-t-il calmement. Si oui, hoche simplement la tête.

— Oui... je comprends, répondis-je d'une voix faible.

— Te souviens-tu de ce qui s'est passé ? poursuivit-il.

J'essayai de rassembler mes souvenirs, mais tout ce que je ressentais, c'était cette douleur lancinante dans ma tête.

— Que s'est-il passé ? demandai-je avec difficulté. Tout ce que je sais, c'est que ma tête me fait atrocement mal. Docteur, s'il vous plaît, donnez-moi quelque chose pour calmer cette douleur !