~Chapitre 54~

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Je clignai des yeux plusieurs fois, désorientée. Pourquoi étais-je allongée sur le canapé du salon ? Le souvenir de ma conversation avec Carlos refit surface, suivi d'un autre détail : Christian était là aussi. Ils prétendaient vouloir m'aider, me protéger de moi-même, mais leur façon de faire me laissait un goût amer. S'ils voulaient que je reste, pourquoi m'injecter un paralysant ? Une méthode brutale, dangereuse même, qui aurait pu nuire à ma santé. Je leur en voulais terriblement.

Je jetai un coup d'œil à la montre fixée au mur. Il était déjà sept heures du matin. Nom d'un chien, j'avais dormi tout ce temps ? Je me redressai brusquement, mes muscles endoloris protestant. Par réflexe, je saisis mon téléphone et vérifiai mes notifications. Aucune nouvelle de Carlos. Mon cœur rata un battement. Et s'ils avaient eu des ennuis ? Ou pire, s'ils s'étaient fait prendre ? Une vague d'angoisse m'envahit.

Mais une autre pensée, bien plus sombre, me traversa l'esprit : et si Carlos travaillait pour Leyla ? Et si tout ceci n'était qu'un plan pour me manipuler, gagner ma confiance et découvrir mes intentions ? Mon esprit s'emballa, les possibilités se multipliant comme une pluie d'aiguilles me transperçant.

Un bruit provenant de la salle à manger me tira brusquement de mes pensées. Mon corps se tendit. Je n'étais pas seule dans cette maison. Une douce odeur de jus d'ananas flotta jusqu'à moi, confirmant mes soupçons. Je respirai profondément, essayant de calmer les battements affolés de mon cœur. Lentement, prudemment, je m'approchai de la salle à manger.

En soulevant légèrement le rideau séparant le salon de la pièce, je constatai qu'elle semblait vide. Pourtant, la table était soigneusement garnie. Intriguée, je m'avançai. Trois assiettes couvraient la table, leur contenu dissimulé sous des couvercles. Je soulevai la première et découvris une salade fraîchement préparée. Sous la deuxième, du pain encore chaud, et sous la dernière, un assortiment appétissant : betteraves, avocats, tomates, œufs, pommes de terre, ail et poivrons soigneusement découpés. Deux thermos complétaient ce festin : l'un contenant du jus d'ananas, l'autre des glaçons.

Je n'avais rien mangé depuis la veille. Mon estomac, jusque-là silencieux, gargouilla bruyamment. L'envie de manger me submergea soudainement. Regardant autour de moi pour m'assurer que j'étais seule, je composai rapidement une assiette. Je mélangeai les ingrédients, ajoutant de la mayonnaise et de la moutarde, puis attrapai un morceau de pain.

J'avalai mon premier morceau si vite que je faillis m'étouffer. Peu importait. Je n'avais même pas pris le temps de me brosser les dents, mais ça m'était égal. Ce petit déjeuner soigneusement préparé était sans doute l'un des meilleurs que j'aie eus depuis des mois pourtant je ne sais même pas d'où provient ce petit déjeuner.

Quelques minutes plus tard, l'assiette était vide, et pourtant, la maison restait étrangement silencieuse. Décidant de monter prendre une douche, je gravis les escaliers avec précaution, mon esprit toujours en alerte. Sous l'eau chaude, je tentai de me calmer. Quinze minutes plus tard, enveloppée dans une serviette, je me laissai tomber sur mon lit.

Pourtant, le soulagement ne vint pas. Je pensais à Carlos. Pourquoi n'avait-il toujours pas donné de nouvelles ? Prenant mon téléphone, je composai son numéro. La sonnerie retentit, une fois, deux fois, trois fois... Pas de réponse. Une boule d'inquiétude se forma dans mon ventre. Savait-il au moins que je ne resterais pas les bras croisés en attendant ?

Décidée à avoir des réponses, j'enfilai rapidement une robe et sortis de ma chambre. Alors que je descendais les escaliers, des voix atteignirent mes oreilles. Je me figeai. La panique monta en moi. Ces voix, ce n'étaient pas des inconnus. Faisant demi-tour pour éviter une mauvaise surprise, le bruit de mes chaussures sur le parquet trahit ma présence. Une voix familière éclata alors de rire.

𝑳𝒆 𝑴𝒂𝒓𝒊 𝑫𝒆 𝑴𝒂 𝑺œ𝒖𝒓( en cours)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant