On m'attrapa par le bras, et je n'eus pas la force de résister. Ils étaient trop forts, trop brutaux. Mon cœur battait si vite que je pouvais l'entendre tambouriner dans mes oreilles. Ils me traînèrent dans un long couloir sombre, chaque pas résonnait comme un coup de marteau dans mon crâne.
Je ne comprenais pas ce qui m'arrivait. Pourquoi moi ? Pourquoi maintenant ?
Nous nous arrêtâmes devant une double porte massive. L'un des hommes, grand et musclé, poussa les battants avec une aisance effrayante. Et là...
Là, je compris que j'étais tombée dans un véritable enfer.
La salle principale. C'est ainsi qu'ils l'appelaient. Mais ce lieu n'avait rien de grandiose ou de majestueux. C'était un espace immense, mais oppressant, baigné d'une lumière crue et froide qui exposait la misère de chaque recoin.
Des dizaines de jeunes femmes y étaient rassemblées. Leur jeunesse éclatante aurait pu illuminer cet endroit... mais tout ce que je vis dans leurs yeux, c'était l'ombre de la peur et de la résignation. Elles étaient assises en silence, certaines recroquevillées sur elles-mêmes, d'autres fixant le sol comme si elles voulaient s'y enterrer.
Au fond de la pièce, un spectacle insoutenable se déroulait. Une jeune femme, frêle et vulnérable, se faisait violemment agresser par deux hommes. Ils ne se contentaient pas de la frapper ; leurs gestes étaient empreints d'une brutalité insensée, presque animale. Ses cris de douleur déchiraient l'air, mais personne ne bougeait. Personne ne disait un mot.
Mon souffle se coupa. J'aurais voulu détourner les yeux, mais c'était impossible. La scène me happait, comme si elle m'interdisait de détourner le regard. J'avais envie de hurler, de pleurer, de leur arracher la fille des mains... mais je restai immobile. Parce que, au fond, je savais que si je faisais un seul geste, je serais la prochaine.
— Respire, Ariane. Respire... me murmurai-je en silence.
Je levai les yeux au plafond, cherchant à contenir les larmes qui menaçaient de couler. Si je me laissais aller, si je montrais la moindre faiblesse, ils s'en prendraient à moi.
Enfin, ils s'arrêtèrent. Les deux hommes remirent leurs vêtements avec une désinvolture révoltante, comme s'ils venaient de terminer une tâche banale. Puis, ils traînèrent la jeune fille, nue et brisée, jusqu'au centre de la pièce.
— La prochaine personne qui désobéira à la Patronne, même si c'est sa sœur, connaîtra pire que Lydia ! déclara l'un des agresseurs en me fixant du regard.
Je sentis son regard transpercer mon âme. Il ne s'adressait pas seulement à la salle ; il parlait à moi, directement.
— Léa, suis-moi ! ajouta-t-il en disparaissant dans l'ombre.
Mais je ne bougeai pas. Pas encore. Dès qu'il quitta la pièce, je me précipitai vers Lydia, qui tremblait et pleurait au sol.
— Arrête de pleurer. Ça va aller, je te le promets... murmurai-je, en essayant de contenir ma propre panique.
J'enlevai mon pull et le lui passai, couvrant son corps meurtri. Je l'aidai à se lever et à marcher, essayant de l'éloigner des regards accusateurs des autres filles.
Elles me fixaient comme si j'avais commis une faute impardonnable. Comme si j'étais l'ennemie. Mais je n'en avais rien à faire.
Alors que j'aidais Lydia à s'asseoir dans un coin plus isolé, une voix retentit :
— Ariane ! Ariane !
Je me retournai, confuse. Une jeune femme s'approchait de moi. Ses traits m'étaient familiers, mais je n'arrivais pas à mettre un nom dessus.
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𝑳𝒆 𝑴𝒂𝒓𝒊 𝑫𝒆 𝑴𝒂 𝑺œ𝒖𝒓( en cours)
Siêu nhiênJ'étais empli d'excitation à l'idée de passer enfin mes vacances estivales chez ma sœur, dont l'absence m'avait cruellement pesé. Cependant, ce que j'ignorais alors, c'est que ces vacances marqueraient le début de tous mes malheurs. Ma rencontre ave...
