~ Chapitre 55~

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Il avait fallu qu'elle vienne encore une fois foutre mes plans en l'air, comme d'habitude. Marie... Toujours Marie. Rien qu'en pensant à tout ce que j'avais perdu en une nuit à cause de ses petites protégées, une colère sourde me consumait de l'intérieur. Cette fois, ce n'était pas qu'une simple erreur. Elle avait dépassé toutes les limites, et bien que j'aie toujours un plan B dans ma manche, je ne pensais pas m'en remettre aussi facilement.

Je galérais, c'est vrai, mais elle aussi. Elle allait sombrer avec moi, c'était une promesse que je me faisais. Elle viendrait d'elle-même, à genoux, me suppliant de l'épargner. C'est inévitable. Mais pour l'instant, elle continuait de jouer avec le feu, ne comprenant pas que mes avertissements n'étaient pas des plaisanteries. Je lui avais donné des leçons, discrètes mais percutantes. Pourtant, elle persistait. Cette fois, je m'assurerais qu'elle n'ait d'autre choix que de plier. Très bientôt, elle recevrait de mes nouvelles.

Aussitôt que j'ai compris l'ampleur des dégâts qu'elle m'avait causés, j'ai commencé à réfléchir. La vengeance n'est pas seulement une émotion, c'est un art qui demande de la planification. Et moi, je savais où frapper. Son point faible. Cette chose qu'elle m'avait toujours cachée, comme si elle savait que ce jour viendrait. Eh bien, tant pis pour elle. Elle avait choisi de me chercher. Et si j'avais été capable de faire emprisonner mon propre mari, que pouvait bien représenter une simple amie sur mon chemin ? Rien.

Je voulais agir rapidement, mais un imprévu me retarda. Simon. Ce fichu Simon ! Impossible de le joindre pour qu'il me vire ma part de l'argent. Il était censé m'envoyer la moitié, c'était notre accord : cinquante-cinquante. Mais voilà que monsieur jouait à cache-cache. Je commençais à douter de sa fiabilité.

C'est alors que mon téléphone vibra. Un message anonyme.

« Si tu veux te battre, bats-toi avec un adversaire de taille. Tu ne sais pas à quel point je suis déçu de toi, ni à quel point je regrette de t'avoir côtoyée. Tu seras choquée de savoir ce qui t'attend comme surprise, chérie. Mais ne t'inquiète pas, garde ton sang-froid et prie beaucoup. Peut-être que tout se passera bien pour toi. »

Je lus le message une fois. Puis deux. Puis trois. Je n'arrivais toujours pas à comprendre ni à deviner qui avait bien pu m'envoyer ça. Marie ? Ce serait logique. Mais quelque chose dans la tonalité du message me perturbait. Peu importe. Ce genre de menaces ne suffisait pas à me faire trembler. Je ne changerais pas d'avis. Et si c'était bien Marie, elle ferait mieux de se préparer, parce que demain, elle serait encore plus brisée qu'elle ne l'était déjà.

~•~•~•~•~•~•~•~

Cet après-midi, après avoir passé quelques heures avec Carlos, je suis retournée chez moi pour faire ma valise. Pourtant, à ma grande surprise, deux policiers étaient postés devant ma porte. Leur présence soudaine m'a laissée perplexe.

— Mademoiselle, commença l'un d'eux en sortant un carnet. Nous avons quelques questions. Est-ce que vous êtes en contact avec Catherine? Comment se porte-t-elle physiquement et mentalement?

Leur ton sérieux me glaça. Je pensais que l'affaire concernant Catherine était oubliée, enterrée quelque part dans leurs dossiers. Mais apparemment, ils ne l'avaient jamais lâchée. Pourquoi ce soudain regain d'intérêt ? Était-elle en danger ? Une nouvelle affaire la concernant avait-elle vu le jour sans que je le sache ?

Je pris une grande inspiration, tentant de cacher mon trouble.
— Catherine ? Elle ne vit pas actuellement avec moi, répondis-je, espérant que cela suffirait à mettre un terme à l'interrogatoire.

Mais leur regard insistant indiquait qu'ils n'étaient pas prêts à me laisser partir aussi facilement.
— Où est-elle ? demanda le second, son regard fixé sur le mien, comme s'il cherchait à déceler un mensonge.

𝑳𝒆 𝑴𝒂𝒓𝒊 𝑫𝒆 𝑴𝒂 𝑺œ𝒖𝒓( en cours)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant