Cela fait trois jours que Marc m'ignore. Trois jours qu'il refuse de m'adresser la parole. Trois jours à vivre sous son toit, dans un silence pesant, où chaque moment est une torture. J'aurais préféré qu'il me mette à la porte sans se soucier de mon état de santé. Au lieu de cela, il a choisi la pitié. Mais je ne veux pas de sa pitié. Tout ce que je désire, c'est qu'il m'écoute. Qu'il entende ce que j'ai à lui dire.
Ce matin, après avoir pris mon petit-déjeuner seule, j'ai pris mon courage à deux mains et suis allée frapper à la porte de sa chambre. Peut-être qu'il m'accorderait quelques minutes. Dix, pas plus. Juste le temps de m'expliquer. Contre toute attente, il ouvre la porte. Mon cœur s'emballe et je souris bêtement, espérant qu'il me laisserait entrer. Quelle naïveté... Il s'approche, son regard glacial, et chuchote quelques mots à mon oreille :
— Que ce soit la première et la dernière fois que tu interromps mon sommeil, sale garce.
Puis il claque violemment la porte, me laissant figée.
Je frappe à nouveau, désespérément, ignorant la douleur de ses paroles. Mes poings martèlent la porte tandis que mes larmes commencent à couler. Je sais qu'il m'entend. Mais il m'ignore. Il refuse de me voir, de m'entendre. Au bout d'un moment, je m'effondre au sol, anéantie, le visage noyé de larmes. Marc... ce Marc pour qui je commençais éprouver des sentiments, que je croyais connaître... il n'est plus le même. Il ne me fait plus confiance.
Après cet échec, je me relève péniblement et retourne dans ma chambre. Je prends une douche, me change, puis quitte la maison sans savoir où aller. Je monte dans un taxi et demande au chauffeur de démarrer.
— Où voulez-vous aller, mademoiselle ?
— Je ne sais pas... conduisez-moi quelque part, loin d'ici.
Le silence s'installe. Je regarde par la fenêtre. Les immeubles s'effacent peu à peu, remplacés par des arbres à perte de vue. Plus le chauffeur avance, plus je réalise que nous nous éloignons de la ville. Je jette un coup d'œil à ma montre : cela fait plus d'une heure que nous roulons.
— Hé, taximan ! Quand est-ce qu'on y sera ? lui demandai-je, intriguée.
— Très bientôt, ma jolie, répond-il d'une voix calme.
Je regarde autour de moi, soudain nerveuse. La route est déserte. Où m'emmène-t-il ?
— Faites demi-tour, maintenant ! ordonnai-je, la panique montant en moi.
Il ne répond pas. Il reste concentré sur la route. Ma peur devient incontrôlable. Je passe mon bras autour de son cou pour essayer de le forcer à s'arrêter.
— Lâchez-moi ! hurle-t-il. Vous allez nous tuer !
Mais c'est trop tard. Dans la confusion, il perd le contrôle du véhicule. Une voiture arrive à toute vitesse en sens inverse. Le choc est inévitable.
Tout se passe en une fraction de seconde. L'impact est violent. Notre taxi est projeté sur le bas-côté. Ma tête heurte violemment quelque chose. Je sens un liquide chaud couler sur mon visage. Du sang. Ma jambe est coincée. Je tente de bouger, d'appeler à l'aide, mais mes forces m'abandonnent peu à peu.
Puis... le noir.
Lorsque je rouvre les yeux, je suis allongée dans un lit d'hôpital. Ma tête est bandée, mon bras plâtré. La douleur est lancinante. Je tourne la tête et aperçois deux visages familiers : Fatouma et Rania, mes amies. Plus loin, dans un coin de la pièce, Marc et Éric discutent à voix basse, dos tournés.
— Où est le taximan ? murmurai-je d'une voix faible. Dites-moi qu'il est vivant... tout est de ma faute.
Fatouma pose une main sur mon épaule, l'air inquiète. Mais ses paroles ne me réconfortent pas.
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𝑳𝒆 𝑴𝒂𝒓𝒊 𝑫𝒆 𝑴𝒂 𝑺œ𝒖𝒓( en cours)
МистикаJ'étais empli d'excitation à l'idée de passer enfin mes vacances estivales chez ma sœur, dont l'absence m'avait cruellement pesé. Cependant, ce que j'ignorais alors, c'est que ces vacances marqueraient le début de tous mes malheurs. Ma rencontre ave...
