Pas d'amis

173 17 5
                                    


Une fois dehors, Malia arrêta un taxi, et s'engoufra dedans :

- Bonjour monsieur ! dépêchez-vous je vous prie, je veux me rendre à cette adresse !

Malia lui tendit un bout de papier avec quelque chose écrit dessus. Elle a été trop heureuse et rêveuse de cette bourse, elle réfléchissait à toutes sortes de choses, sur ce qui pourrait l'attendre à l'avenir, elle n'avait pas vu l'heure passer et trainait un peu les pas. Ce n'était que lorsque cette personne l'avait heurté qu'elle était consciente de son retard.

Elle était une fille posée, toutefois se faire crier dessus par cette personne qui l'avait heurté n'en valait pas la peine, elle n'avait fait rien de mal. Elle était prête à riposter mais lorsque le téléphone qu'elle ramassait afficha l'heure, elle se souvint alors de son cours d'économie, elle n'a pas eu d'autre réflexe que ramasser vite fait ses affaires pour quitter au plus vite le bâtiment.

- Pourquoi il a fallu être en retard précisément au cours de ce professeur grincheux ? Murmura Malia entre les dents, en s'adossant à son siège :

- La poisse !

- Pardon mademoiselle ! ça s'adresse à moi ? Répondit le chauffeur étonné, lui jetant un simple coup d'œil à travers son rétroviseur et continua de parler :

- Vous savez, je ne suis pas grincheux, c'est juste qu'il faut être prudent en conduisant, vous êtes toujours pressés vous les jeunes, moi-même je fais ce travail depuis 10 ans au moins et....

- Je ne m'adressais pas à vous monsieur.

Elle l'interrompit en levant les yeux au ciel, mais le chauffeur semblait déjà avoir ses propres problèmes, il avait juste besoin d'un coup de pouce pour tout déballer.

Haussant les épaules en comprenant que c'était de frustration, Malia fronça légèrement les sourcils

Le chauffeur continua avec son histoire qui ne l'intéressait pas le moins du monde, cependant elle ne l'arrêta pas, et se contenta seulement de dire un Ok à chaque fois et de regarder défiler le paysage à travers la vitre.

Après quelques minutes.

- ..., nous sommes arrivés mademoiselle, et merci de m'avoir écouté hein, même ma femme ne me rendra pas ce service !

- Merci, ce fut un plaisir !

Elle finit de payer et descendit du taxi en soupirant de soulagement.

- Mais tu m'as vraiment saoulé mon gars.

Elle regarda le taxi dérapper et baissa encore les yeux sur l'écran de son téléphone et s'arrêta net.

*déjà 11h*.

*Pas la peine de courir*

Pensa-t-elle, un retard était un retard, ce professeur n'avait aucune pitié pour le retards de 1 ou 2 minutes, voire de plus de 1 heure.

Vu comment ce professeur traitait ses retardataires, ce n'était pas en courant qu'elle allait y échapper ou améliorer quoi que ce soit.

Alors Malia prit son temps pour souffler et marcha doucement en entrant dans l'établissement, une fois devant la salle du cours, elle respira profondément et poussa doucement la porte qui fit un bruit désagréable.

Un silence de mort envahit soudainement la salle, tous avaient le regard rivé devant l'entrée.

Malia avait l'impression que cette porte avait une dent contre elle en faisant ce bruit alors qu'elle l'avait poussé doucement.

La honte !

Après quelques secondes :

- Tiens tiens ! voyez qui se fait le plaisir de nous honorer de sa présence ! La voix grave du professeur empreinte d'ironie, retentit soudainement.

DANS CETTE VIE COMME DANS L'AUTRE - TOME IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant