Chapitre 72

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Point de vue de Lahina :

Aucun message, aucun appel, rien.
Le vide dans toute sa splendeur.

Je ne me suis jamais sentie autant seule et abandonnée. Et je crois aussi que je n'ai jamais autant haï Giovanni de ne pas être là.
Tout le monde me demande où il est, pourquoi il n'est pas avec moi alors que je suis sa femme. Je suis sensé en savoir un minimum sur ce qui lui passe par la tête.
Mais le problème est bien là, je n'ai jamais su ce qu'il pensait, ce qu'il faisait ni même pourquoi il est comme il est.

Seul Alexandre est l'humain capable de décrypter le grand mystère qu'est Giovanni.

- Alors tu as des nouvelles ?
Je me retourne sur Victor. C'est sans doute la quinzième fois qu'il me pose la question. Et probablement millième fois que je répond négativement à qui veut l'entendre.
- Vous êtes mariés. Si tu ne peux pas contrôler ton mari alors je ne vois pas vraiment à quoi tu sers.

Mon cœur se serre. C'était violent. Je vois dans sa démarche vers Olivier tendu. Je sais qu'il s'inquiète pour son fils mais je sais aussi qu'il s'inquiète surtout pour son honneur.
Sa plus grande fierté n'est pas là alors que Gio est presque aussi attendus que les mariés.

Nous sommes à la cérémonie. Le prêtre est déjà présent, les invités également, tout est déjà prêt même les mariés. Mais bien sûr il fallait tout retardé car sa majesté est porté disparu.
Ce matin quand il avait quitté le lit, je n'avais pas paniqué car il fume toujours dehors pour ma santé.
Quand je m'étais réveillé je pensais encore qu'il était quelque part dans l'hôtel.
Et quand est venu l'heure de se préparer à partir, j'ai su qu'il y avait un problème. Je l'ai cherché partout. J'ai demandé aux personnels s'ils ne l'avaient pas vu. J'ai fouillé ciel et terre.

- Lahina...

Maïté me regarde l'air de dire qu'elle ne peut plus rien faire. Grâce à sa compréhension infinie, elle avait supplié Mark d'attendre son cousin. Sauf que si nous l'attendons encore, les gens vont commencer à se poser des questions.
Et c'est déjà le cas.
En plus de cela, à cause de moi, elle s'est déguisé dans une cap afin que personne ne la reconnaisse.
- Ne t'en fais pas. Commencez la cérémonie. Tans pis pour Gio, il sera là pour les festivités.

Enfin je l'espère.
Elle part rejoindre sa loge. Nous sommes dans une des salles de l'hôtel. C'est si jolie cette décoration florale. Les sièges sont face à une estrade où le prêtre est déjà debout. J'aperçois aussi des représentants de la mairie de l'autre côté sur une table.
Le prêtre fait signe à Mark de le rejoindre sur le piédestal, ce qui donne la puce à l'oreille de tout le monde. Le reste encore debout prend place ici et là. Les témoins, les filles d'honneurs.
Bientôt la salle au début bruyante se mû dans un silence qui m'angoisse.
Je retiens mes larmes quand je vois la chaise a mes côtés encore vide.
Je n'ai même plus la force de l'en vouloir. A présent, j'ai juste honte.

Nous nous levons à l'entente de la musique. Maïté est au bout de la salle, vêtue de sa belle robe blanche et de sa coiffe en tresse. Elle était magnifique et marchait avec confiance le long de la pièce alors que tous les regards étaient sur elle.

En l'observant, je me demande si j'étais comme elle lors de mon mariage. Si j'avais l'air aussi incroyable et épanouis qu'elle.
Si Maïté était triste de se marier, ça ne se voyait pas le moins du monde. Elle avait l'air heureuse pendues au bras de son père. Je me souviens en tout cas que je ne cachais pas aussi bien mes sentiments.

Une douleur se forme dans mon âme quand je me met à la place de Damien. Il a dû me voir exactement de ce point de vue. Marcher tout droit vers les bras de son meilleur ami. Sans savoir le pourquoi du comment. Et peut-être même, sans percevoir la tristesse infinie que je portais par dessous mes beaux habits.

Mariée de force pour sauver ma familleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant