Chapitre 50

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Point de vue de Lahina :

"On était jeune, on pensait que s'aimer c'était se traiter mal"

Une douleur vive au niveau du crâne me réveille brutalement du sommeil dans lequel j'étais plongée. J'ouvre avec difficulté mes yeux depuis trop longtemps habitué à l'obscurité. Comme si j'avais reçu un coup de massue en pleine tête, une migraine intense m'empêche de me relever. Les traits tiraillés, je découvre avec surprise que je suis sur un lit dans une chambre ancienne aux murs fissurées et à la peinture qui s'écaille. Une odeur étrange plane dans la pièce, ça sent la moisissure. Une fenêtre barricadée se trouve à l'ouest du lit sur lequel je suis allongée, je comprend alors mieux d'où provient cette odeur bizarre que je sens. Cette chambre a dû resté fermer durant longtemps.

D'une déception qui doit se lire sur mon visage, je me rend compte que je suis toujours dans cette maison abandonnée. Giovanni n'est toujours pas arriver, il n'est pas parvenu à me retrouver. Dieu qu'il fasse vite... le danger qui me guette est désormais plus conséquent. Je crains le pire. Si avant je pensais que ma vie n'avait plus aucun sens, aujourd'hui c'est plus qu'une certitude. Lui, même dans le scénario le plus inimaginable, je n'aurais pu penser qu'on puisse se recroiser un jour.

Mon corps entier sursaute lorsque j'entend des pas, je me redresse aussitôt ignorant la souffrance que me provoque ce geste. Il était juste là dans un coin entrain de m'observer, sa présence malsaine devrait suffire pour que je le sente à des kilomètres, pourquoi ne l'ai-je pas remarquer plutôt ? Quelle idiote !

- bien dormi ? J'avais presque oublier à quel point tu étais belle quand tu dormais Lahina. Je suis heureux d'avoir pu à nouveau t'admirer dans ton sommeil. Commence t-il en s'approchant de moi.

La peur me gagne, j'arrive à peine à respirer. Mes cheveux se hérissent à mesure qu'il avance dans ma direction, aucun mot ne sort de ma bouche. Mes mains quant à eux tremblent et deviennent moites. Finalement, il s'assoit sur le lit qui grince à son passage. Réduisant au maximum la distance qui nous sépare, il prend un malin plaisir à voir mon visage se liquéfier.

- je pourrais te regarder pendant des heures et des heures sans jamais me lasser mon coeur.

Des frissons de dégoût traverse mon dos. Toujours est-il que lorsque Nae était près de moi, je perdais l'usage de la parol que ce soit à l'époque, aujourd'hui ou demain... il avait, de plus loin que je me souvienne, cette emprise dévastatrice sur moi. Je ne peux rien faire pour le contrer. Je pensais qu'avec le temps, ça finirai par s'arrêter, mais j'ai conscience que non. Rien à changer, pas même les sensations que j'éprouvais auparavant. Ces sentiments de terreurs, quand il était là, sont restés intact. Pas même le temps et la distance n'ont réussi à changer cela.

Une de ses mains vient à la rencontre de ma joue, mon sang se glace à ce contact. Je me contient du mieux que je peux, mon corps est totalement paralysé mais je réussi après plusieurs seconde d'inactivité à le repousser.

- Ne me touche pas. J'ordonne la voix tremblante et les nerfs à fleur de peau

- t'adorais que je le fasse avant pourtant. Ricane-t-il sournoisement.

Ses allusions sexuelles me donnent la chairs de poule. Il est vrai que c'est avec lui que j'ai fait ma première fois et je le regrette beaucoup. J'étais naïve, jeune, et amoureuse... le combo parfait. Avec ces circonstances, même aujourd'hui je me dit que je n'aurais pas pu faire autrement, dans tous les cas ça aurait été avec lui. Je l'aimais d'une façon si obsessionnelle que je me voyais nulle part ailleurs qu'à ses cotés.

Mariée de force pour sauver ma familleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant