Narrateur :
- Mange quelques choses, tu as besoin de force recommande Alex.
Ensemble dans la salle de repos de monsieur Salvatera, aucun d'eux n'ose plus réellement parler. Cela dit, un détail chiffonne quelque peu le blond. Qui est Nae ? Ce nom qui revient à plusieurs reprises, tourmente l'esprit du Suédois se faisant du souci pour la belle brune. Elle, paraissant si victime de ce nom à trois lettres, qu'elle a autrefois tant aimée. Aujourd'hui cet amour dangereux la poursuit encore, comme une malédiction.
La vie de la brune n'a jamais vraiment été normale et stable. Entre des parents incapables, un amour toxiques, la misère.
La fustration de vouloir accomplir de grandes choses et l'incapacité de les réaliser à cause des circonstances. La réduisant à être un simple potentiel inexploité dans les décombres de la ville de Paris.Ses souvenirs refont surface dans l'environnement auquel elle est confrontée. La cage.. est un peu un terrain que la jeune fille a visité avant cet embuscade.
En moins de temps qu'il n'en faut, Lahina engloutie le paquet de biscuits, le sandwich et la banane après avoir bu d'une trait deux bouteilles d'eau entière. Elle n'est pas rassasié pour autant. Sans doutes les prémices de sa boulimie qui revient après autant de choc.
La nourriture.
Aussi un de ces nombreux fardeaux. Perdue entre une chose qu'elle méprise et qu'elle adore à la fois.Lahina avait espoir que la paix lui vienne enfin. Cet espoir s'envole à chaque fois que ces efforts d'être heureuse sont écrasés par les vices de la vie.
Être la meilleure version de soi-même. Travailler honnêtement, se reconstruire.
C'est toujours lorsqu'elle touche le bonheur du doigt qu'il lui file entre les mains.Comme tout ce à quoi elle tenait le plus au monde. L'adolescente a perdu : son premier amour, ses meilleures amies, son appartement, sa bien-aimée ville et sans doute ses parents.. il ne lui reste rien, plus rien. Rien non plus ne la retient de partir de cet odieux monde qui a été impitoyable. Monsieur Victor aurait mieux fait d'appuyer sur la détente.
- Je te remercie Alex... Sa voix ressort comme un mûremure
Le blond l'observe, ne sachant pas que faire. Désarmé, coupable, peiné, un tourbillon d'émotion. Dès la fois où Alex avait accueilli Lahina chez lui, cette nuit où ces crises se sont manifestés et qu'il en était témoin, cette nuit où il est resté près d'elle sans la quitter des yeux. Il avait lu à travers ses yeux toute une histoire remplis de larme, des chapitres atroce, des pages d'agonie, voilé d'un fragile sourire qui peine à atteindre la véritable guérison.
Là encore il voit ce visage vide, il en a cette fois la certitude. La vie lui a dérobé sa part d'humanité, laissant place à un spectre rarement heureux, souvent mélancolique. Un point en commun avec eux pense le jeune homme.
Il souhaite inconsciemment connaître ce qui a bien pu arriver à Lahina, l'envie lui brûle les lèvres. Il se retient, par peur d'être brusque, de solliciter un sujet pointu.
- Lahina ? Désolé de te demander ça de cette manière mais tu pourrais me dire...
Cette dernière se retourne, requiert du regard une suite à ces mots.
- Qui est Nae ?
Comme chaque fois qu'on prononce son nom, son corps tresaille, subit des charges électrique, devient crispé, figé , figé dans le temps, dans les souvenirs. Alex a été cash, ne passant pas par quatre chemins. Que dire ? Ça fait toujours autant mal, une blessure qui continue de saigner, une plaie qui ne cesse de se creuser.
Le blond ne reçoit qu'un silence dont il s'attendait. Un silence qui en dit long, conte un roman d'amour bien vicieux.
Voyant que Lahina n'est pas en posture de répondre, Il se contente d'un sourire compréhensif. De toute manière, il n'en faut pas plus au blondinet pour conclure que ce personnage joue beaucoup sur le passé de l'ancienne serveuse, pèse encore sur sa mémoire, brise encore son coeur.
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Mariée de force pour sauver ma famille
RomanceLoin de moi l'idée de mariage surtout lorsque celui n'était pas sans contrainte. Cela dit. Comme puis-je refuser si l'existence même de ma famille était mise en jeux ? La vie de mes chers parents était sur la sellette. Je devais dire adieux à cette...