Chapitre 52

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Point de vue de Lahina :

- Qu'est-ce que... Qu'est-ce qu'on fiche ici ? Où on est-ce qu'on est ? Pourquoi avons-nous quitté la maison abandonnée ?

- Si tu pouvais arrêter de me marteler avec tes questions incessantes. Ce serait vraiment gentil.

- J'ai besoin de réponses ! Tu m'a entraîné dans cet endroit contre mon gré alors j'estime avoir le droit à des explications !

- Je ne suis pas sûr que la vérité te soit bonne à entendre.

- Je suis prête à tout entendre.

Nae lâche un profond soupire. La détermination que j'ai en ma possession dépasse de loin la peur qu'il m'aspire. La détermination de rentrer chez moi, auprès des gens que j'aime. La haine l'emporte sur la peur. Le dégoût qu'il m'aspire n'a jamais été aussi grand qu'aujourd'hui. Je pourrais le tuer dans la seconde qui suit sans le regretter un tant soit peu. Encore faut-il que je sois libre de mes mouvements. Cet enfoiré m'a attaché à une chaise, si bien que je ne peux pas bouger sans risquer de basculer en arrière.

- Rester là-bas devenait trop risqué, il fallait changer de planque. Ton mec n'allait pas tarder à nous retrouver, il a envoyé toute son équipe à tes trousses, farfouillé dans les coins les plus reculés de Lisbonne.

- Il a fait ça.... muremurai-je ne cachant pas ma surprise.

- Bah ouais. Il n'allait quand même pas croiser les bras sans rien faire. Et je ne tenais pas à ce que ton mari te retrouve de sitôt. Giovanni t'a pris de mes mains déjà une fois. Pas deux. J'ai beaucoup trop de chose à régler avec toi pour le laisser faire aussi facilement.

Je lève les yeux vers lui.

- Il... Il n'y a plus rien à dire Nae. Nous deux c'est de l'histoire ancienne.

Ses yeux qui me scrutaient, s'assombrissent. Je prend conscience à cet instant que, comparé à moi, il n'a enfin de compte jamais tirer un trait sur nous. Ça me surprend. Mais si c'était vraiment le cas alors pourquoi être partit si brutalement ? Du jour au lendemain en ne laissant derrière lui que le goût amer de son départ. Non je ne pourrais pas lui pardonner son abandon. C'etait un coup bien trop bas pour que je puisse fermer les yeux.

- Oh que si. Ne crois même pas une seconde que je vais tirer un trait sur toi. Notre histoire est trop importante pour que tu te permette de l'oublier.

- Dès l'instant où j'ai compris que tu n'allais pas revenir, que tu étais vraiment partit pour de bon. A mes yeux, je te considérais mort. Et même si aujourd'hui je te vois en chair et en os, dans mon cœur... c'est comme si tu n'existais plus.

Je ne peux pas nier le fait que souvent sa mémoire me revenait. Le jour de mon enlèvement au QG de Victor, je pensais à lui. Lors de mon mariage, je pensais à lui. Quand la nostalgie me venait, je pensais à lui. Et plusieurs fois j'ai attenté à ma vie par l'unique force des douloureux souvenirs qu'il parvenait à instaurer en moi malgré la distance. Néanmoins, toutes ces pensées qui lui été dédiées laissaient entendre qu'il était mort. Qu'il ne faisait plus partit de ce monde. Ces tentatives de suicides, quant à elles, survenaient dans l'optique de le rejoindre dans cette mort préméditée.

- Sais-tu seulement à quel point tes mots me font mal ? Confit Nae. Je comprend tu veuille me faire payer tout ce que je t'ai fait subir. Néanmoins tu n'as pas la moindre idée des sacrifices que j'ai du faire. Tu ne sais rien. Mais ça t'empêche pas de parler comme si tu croyais sincèrement que faire du mal est mon seul but dans la vie.

- Comment veux-tu que je sache si tu ne prend même pas la peine de m'éclairer ? Je ne sais rien. Très bien. Alors tu n'as qu'à m'expliquer ! Ne t'attends pas à ce que je comprenne tes choix si pour moi tous tes actes relèvent d'un mystère absolu !

Mariée de force pour sauver ma familleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant