Chapitre 38

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Lorsque mes yeux s'ouvrent, ils se referment instantanément, la clarté du jour les aveugles. Où suis-je ? Et en quelle année ? J'ai la sensation d'être sorti tout droit d'une semi mort . Mon crâne pèse une tonne, me fait mal. La douleur au niveau de mon épaule me rappelle les événements. Mais pas ce qui a suivit après que Lahina m'est assommé avec une poile. La gorge séche, je rouvre mes paupières désormais habituées à la lumière . Je suis dans ma chambre, couché sur un lit. Les rideaux bien que fermés laisse transparaître les rayons du soleil teinté de nuance orangé .

Je laisse planer mon regard un peu partout avant de tomber sur la silhouette de Lahina, profondément endormie sur une chaise à mon chevet . Ses mains ainsi que son débardeur sont tachés de sang, d'horribles cernes  se trouve sous ses yeux. Elle a le teint pâle et une mauvaise mine . Je me demande ce qu'elle a pu faire pour  se retrouver dans cet état . J'aperçois un verre d'eau posé sur la table de nuit, de l'eau qui etancherait ma soif . Je tend alors la main pour tenter de l'attraper.

Malheureusement mon bras s'élance mal, le verre finit par terre provoquant un réveil paniqué à Lahina, elle regarde d'abord le verre, puis moi, s'attarde sur mon visage avec un air désolé, ensuite se rend compte que je l'observe moi aussi, ce qui la fait tomber de sa chaise .

- aye... se plaint-elle en se tapotant les fesses

Je suis incapable de dire un mot, mes lèvres sont comme scellées. Ma gorge terriblement sec fera sans doute mal sortir ma voix, je préfère donc me taire et l'observer . Un petit coup d'oeil vers les morceaux au sol, elle se décide finalement à annoncer :

- je vais te chercher de l'eau et de quoi nettoyer ça

A la bonheur ! Lahina s'en va puis revient les mains occupés. Après avoir nettoyer les débris de verres, elle m'aide à boir l'eau comme si j'étais un enfant .  Mais c'est probablement ce que je suis devenu, je ne suis plus capable de rien . Je peux à peine me redresser sur le lit. Mon maux de tête me paralyse, m'empêche de faire le moindre geste brusque .

- ta tête est enroulée de bandage, c'est pour ça tu dois la sentir aussi lourde

En effet, lorsque je pose mes doigts sur mon crâne, je le sens. C'est elle qui m'a soigné ? A cette question, je remarque finalement que mon épaule est lui aussi bandé. Je reste abasourdi, pourquoi a-t-elle fait ça ?, elle n'était pas obligé. Pour l'histoire de la poile, je ne crois pas que je puisse l'en vouloir, elle a simplement cru qu'il s'agissait d'un tueur, sachant que le matin même, elle s'était fait agressé. C'est facilement compréhensible qu'elle en soit traumatisé .

Je comprend alors d'où vienne sa fatigue et son expression épuisée. Elle est restée éveiller toute la nuit pour s'occuper de mes plaies.

- tu dois avoir faim, je t'ai préparé une soupe au curry. Je reviens.

A ces mots, elle repart. Je l'attend donc , de toute façon je ne peux que faire ça.  Attendre . Étant dans l'incapacité d'esquisser un mouvement concret.  Je me sens terriblement inutile. Ce sentiment est très dérangeant pour moi qui ganbade comme un cheval peu importe où je vais.  Là je ne suis plus qu'une vieille épave bonne à la ramasse

Pourquoi Lahina fait-elle tout ça ? Pourquoi s'occupe t-elle de moi ?
Comme une vraie bonne épouse le ferait .

Je ne me garderai pas de le lui demander. Sa chevelure dorée réapparaît dans mon champ de vision , cette fois-ci avec un plateau sur lequel est posé le dit bol de soupe au curry . Une odeur alléchante s'emane du plateau que j'en ai l'eau à la bouche . Aussi étonné qu'attendrie, j'accepte volontiers l'aide de Lahina qui met le bol sur mes jambes après m'avoir redresser

Mariée de force pour sauver ma familleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant