Mariée de force pour sauver ma famille

Chapitre 51 ( partie 2 )

Point de vue de Giovanni :

Dire que je ne suis pas satisfait reviendrait à délivrer un gros mensonge. Parce que oui je le suis. Plus que jamais. Après un bref message à la réception, nous attendons notre proie courir droit dans notre piège. Comme convenue nous nous sommes fait passer pour Jack Will afin de donner un rendez-vous à Alba dans une ruelle un peu plus loin du centre. Là, nous sommes sûr de ne pas attirer les regards un peu trop curieux.

Le soleil commence peu à peu à se perdre dans l'horizon, laissant place à une ambiance de vacance tapissée d'un voile orangé qui, dans d'autres circonstances, serait à couper le souffle. Seulement, je ne peux pas m'attarder sur ce paysage haut en couleur et à cette atmosphère chaleureuse de fin de mois d'Août.

Une peur que je n'arrive à contenir me prend soudain aux tripes. Pas à cause de cette mission, non c'est tout autre. Ce sentiment surgit de nul part m'agrippe et se colle à ma peau. J'ai peur, et pour différentes raisons qui finalement s'assemblent et s'unissent pour n'en former qu'une seule . Ce tremplin d'anxiété vient se rabattre à un nom. Cet unique nom qui désormais ne quitte plus mes pensées. Lahina. Je me fais violence pour ne pas ressasser ces sentiments qui me prennent à la gorge quand je pense à elle.

Ce n'est clairement pas le moment. Depuis un certain temps déjà, je me trouve sentimentale ce qui, en soit, ne présage rien de bien. Je suis en train de me ramollir. Songer à de telles choses en pleine mission me ressemble tellement peu.

Il faut que je me ressaisisse !

- Eh oh ! Giovanni !

Je me retourne brusquement à l'entente de mon prénom. Manquant presque de faire glisser l'arme que je tiens dans les mains.

- Ça fait vingt fois que je t'appelle ! T'es dans la lune ou quoi ?

- Désolé j'étais en train de...

- Peu importe la raison qui te fasse planer comme ça. L'heure n'y est vraiment pas. Nous ne sommes pas dans un jeu alors je te conseille de garder les pieds sur terre. Me coupe Alex sans courtoisie.

Je le fusille du regard. Même s'il n'a pas tout à fait tort, la façon dont il m'a recadrer avec ses grands airs et son ton cynique déplaît fortement à mon égo. Exceptionnellement, je ne réplique rien. Comme il l'a si bien dit, ce n'est pas l'heure de rêvasser. Et encore moins de se disputer.

Ses paroles ont au moins le mérite de me ramener à la réalité. Je suis maintenant concentré sur la mission et rien d'autre. Faisant taire une bonne fois pour toute ces pensée qui n'ont pas lieu d'être.

- Elle arrive. Révélé-je les yeux fermés sentant une présence féminine dû à une odeur de parfum qui plane dans l'air et des bruits de pas de plus en plus perçant.

Damien agrippe son arme plus fermement tandis qu'Alex donne le signal à nos agents disposés un peu partout à l'aide d'un talkie-walkie. La silhouette d'Alba se dessine q travers la lueur sombre de la ruelle. Cachés derrière des poubelles, nous voyons tout ses faits et gestes. Elle a l'air perdue, ses yeux se baladent sur les murs fissurés, bute sur les vide-ordures qui nous camouflent avant de finalement se poser sur le pavé où d'ailleurs ses pieds semble avoir du mal à se tenir correctement.

- Jack, tu es là ? Demande-t-elle avec la voix qui se brise sur la fin.

Alba s'est directement jetée dans la gueule du loup. Je peine à reconnaître sa voix dévastée par l'envergure de la situation dans lequel elle se noye et n'a plus le moindre contrôle. Sans perdre un instant, Alex se lève de sa cachette. D'une rapidité et d'une force que je ne lui connaissait pas, il se rue vers elle. Il n'hésite pas une seul seconde à lui planter son arme à feu sur le crâne. Alba échappe un cri mais le blond anticipe son geste en lui mettant son autre main de libre sur la bouche.