Chapitre 39

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Point de vue de Lahina :

Pas encore tout à fait réveillé, je sors de la salle de bain où j'ai fait ma toilette. Malgré moi je me dirige vers ma chambre, dans laquelle je n'ai plus dormi depuis ces six derniers jours. Non cette semaine j'ai passé mes nuits  dans l'appartement qui est réservé à Giovanni sans qu'il s'en rende compte.  Chaque soirs, je m'y faufile en douce, m'installe à une chaise puis repart de beau matin comme si je n'avais jamais été là. C'est très vicieux voire même psychopathe, je l'admet.

Mais c'est sois ça, sois c'est l'insomnie.  Je ne dors plus beaucoup à cause des cauchemars qui reviennent me frapper avec l'homme que j'ai assassiné. Ça me fait d'ailleurs tout drôle de me dire que : J'ai tué quelqu'un, quelqu'un d'égale à moi sans aucun scrupule.

Que Dieu me pardonne. Je m'avachis sur mon lit encore intact . Mes membres ne sont plus qu'un tas de compote. On pourrait me ramasser à la petite cuillère. Je n'ai plus la foi de m'occuper de moi comme je savais si bien le faire. Je n'ai plus la force d'avoir une allure présentable. Je n'ai même plus assez d'énergie pour bouger de cette position . Que vais-je faire maintenant que je ne peux plus prétexté être une aide soignante pour Giovanni ? Il s'est rétabli ou du moins il arrive à s'entretenir tout seul. Je ne peux pas en dire autant de moi. Que vais-je faire maintenant que je suis susceptible d'avoir peur ?

Que vais-je faire maintenant que je suis loin des bras réconfortants de Giovanni ?

Une des raisons pour lesquelles je n'arrive plus à dormir dans ma propre chambre. Sa présence m'aidait à atténuer ma culpabilité, à ne pas avoir peur, à oublier ce qu'il s'est produit. A présent que je suis seule, comment vais-je faire pour affronter mes propres démons ?. Qu'est ce que je ne donnerai pas pour revoir le visage d'Alex, son air encourageant qui m'incitait à aller de l'avant . Si un autre tueur viendrait m'agresser ?. Je n'arrive plus à me sentir en sécurité. Quand je ferme les yeux plus d'une seconde, l'image du corps inerte de mon agresseur revient. Je sais bien que si je ne m'étais pas défendu, ce serait moi qui serait morte . Néanmoins arracher la vie à quelqu'un n'en reste pas moins un sentiment persistant qui se fond dans ma poitrine .

Foutu vie !

J'enfonce ma tête dans l'oreiller, dans l'espoir d'étouffer mes pensées. C'est décidé je n'arriverai pas à me sentir mieux . J'ai l'impression d'être tellement seule sans l'assistance de Giovanni. J'ai besoin qu'on me console, qu'on me rassure. Il a très bien joué ce rôle . Que je suis stupide de réclamer de l'affection à cet être, lui qui m'a prévenu qu'il ne pourra jamais m'aimer. Pourquoi m'a-t-il pris dans ses bras alors ? Pour au mieux me torturer ?

Qu'est-ce qui m'arrive bon sang ! Avoir de telle idée mais quelle idiote ! Il a juste fait ça comme ça. Je ne dois pas le prendre à coeur. Je me redresse du lit, une main contre le front. Je vais me rendre malade à ce train là.  Je saisie mon téléphone sur ma table pour appeler Alex . Entendre sa voix me fera du bien. Sans doute. Il avait enregistré son numéro sur ce nouveau cellulaire. Comme ça je pouvais le contacter dès qu'il y avait un problème. J'appuie sur la touche d'appel et attend qu'il décroche.

"Votre correspond n'est pas disponible pour le moment, veillez réessayer ultérieurement ou laissez un message"

Vais-je lui laisser un message ? J'ignore même pourquoi l'ai-je appeler exactement. Il n'y a rien de bien grave. Il doit sûrement être occuper, je ne voudrais pas le dérangé avec mes états de solitude . Je raccroche dans un soupir lasse .

Si j'allais à la mer ?
Ce serait un moyen d'aller mieux.

La dernière fois je n'ai pas pu extérioriser comme il le fallait ma joie, ce serait l'occasion de s'évader un peu. De jeter tous ces morfond au loin . Je me lève soudainement plus réveillée. Ce serait triste de ne pas pouvoir profiter de la plage qui n'attend que moi . Je ne dois pas m'empêcher de vivre à cause de tout ces événements, au contraire. Je dois ne pas oublier que la vie est courte et peut se terminer à tout moment . J'enfile des sandales, un chapeau, avant de quitter la maison en coup de vent . Les gardes qui surveillent la Villa ne sont pas là... bizzare

Mariée de force pour sauver ma familleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant