Chapitre 2

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Itabuna, Brésil








00 h 17








Nour


On recommence.

Priam m'avait encore mis à la porte. J'avais traîné pendant un petit moment dehors pour enfin venir m'installer sur le toit de ma bâtisse à observer les étoiles. J'avais mal au visage, mais j'étais à présent habituée.

Je sais me battre grâce aux virées nocturnes que je faisais maintenant presque tous les soirs à cause de Priam. Le Brésil n'est pas réputé pour avoir des habitants angéliques. Les pires ordures se trouvent ici. En "habitant" dans la rue, il faut un minimum savoir s'entraîner. Et une personne m'avait appris lors de mes 12 ans.

Julio.

Un ancien tueur à gage retraité et à la rue. Enfin qui était à la rue. Il est à présent mort. Tué par la famille d'une de ses victimes. Les risques du métier. Il faut dire qu'il m'avait beaucoup appris, je pense qu'à ce jour, je n'en serai pas là.

Je serais sûrement souillée ou kidnappé. Après tout c'est ce qu'attendait Priam, d'après lui, je ne valais pas le coup pour qu'il se salisse les mains.

- Coucou toi, souriais-je à l'être poilu qui était venu se nicher contre moi comme à son habitude.

Il répond alors par un miaulement qui accentue mon sourire.

En pleine contemplation, j'entendis un gisement de pneus inhabituel en bas de chez moi. Je me penche précipitamment au-dessus du toit lorsque je remarque plusieurs hommes descendre des voitures arrêtées en pleine rue. Ils se précipitent alors en direction de mon immeuble. Ils devaient surement être venus pour un de mes voisins.

Le seul problème ?

Je n'avais aucun voisins d'immeuble.

J'entendis alors un hurlement provenant de chez moi, et la chair de poule envahie mon corps presque instantanément.

Ma mère.

Je descends en vitesse des escaliers et entre en trombe dans mon habitacle.

Mon sang se glace.

Six hommes pointant leurs armes à feu sur les membres de ma famille. Un homme cria :

- Où est Nour Rehayem?, sa voix était froide et ferme.

- Je suis là, lâchez les bandes de chiens, leur dis-je sèchement.

Ils se retournèrent tous en ma direction et six paires d'yeux me scrutèrent.

- Prenez cette petite conne, ordonna alors un homme situé au centre de la pièce.

Je n'ai même pas eu le temps de riposter que deux briques se postèrent devant moi. Voulant mettre un coup à l'un d'eux, je ressentis une vive douleur au niveau du coup. Ma tête commençait à tourner et mes paupières commençaient à être terriblement lourdes. Et je compris ce qu'ils venaient de faire ces trous du cul.

Et c'était la merde.


*


Veracruz, Mexique


01 h 10






Ilhan

Déjà 24 heures qu'on était revenu au Mexique. Et la brune ne s'était même pas encore réveillée. Lui injecter une dose d'anesthésiant pour chevaux était sans doute la meilleure idée du siècle, mais la situation commençait à me les briser.

NOUROù les histoires vivent. Découvrez maintenant