Chapitre 19

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Caracas, Venezuela





03 h 25





Nour





Je gisais sous les couvertures dans la chambre qui m'a été attribué dans la grande maison d'Ernesto, les aiguilles de l'horloge étaient déjà égarées bien au-delà de minuit. Malgré la fatigue qui pesait sur mes paupières, mon esprit était en ébullition. J'essayais de ne plus penser aux événements qui se sont déroulés en moins de vingt-quatre heures, mais c'était un échec. J'ai sauvé quatre vies, pour ensuite tenter d'en enlever une. Sans compter le fait que le blond n'a pas laissé le vieux me faire commettre l'irréparable.

Mon cerveau était hors service.

Je ne comprends plus rien.

Les bruits nocturnes de la villa semblaient amplifiés, chaque craquement du vieux plancher, chaque souffle du vent à travers les fenêtres, résonnait comme un murmure inquiétant.

Après de vaines tentatives pour trouver le sommeil, je décidai de m'aventurer dans les couloirs sombre de cette demeure. Je me levai avec précaution, je ne voulais surtout pas réveiller Tiffany et provoquer la troisième guerre mondiale, j'avais trop la flemme de gagner. La lueur pâle de la lune glissait à travers les rideaux, éclairant faiblement le chemin devant moi. Ma curiosité et une pointe d'anxiété me poussaient à explorer la demeure.

Je descendis silencieusement l'escalier en bois, chaque marche craquant légèrement sous mon poids. À mesure que j'avançais, je pouvais sentir l'histoire de la villa qui semblait murmurer les murs. Les ombres dansaient mystérieusement sur les moulures du plafond, créant une atmosphère à la fois envoûtante et inquiétante.

J'arrivai devant une grande porte en bois sombre. Cette porte avait toujours attiré mon attention depuis mon arrivée dans la villa. D'un geste hésitant, je tourne la poignée et pénètre dans une pièce immense et richement décorée. C'était une salle de bal déserte, des lustres en cristal pendaient au plafond, et des miroirs ornementaux couvraient les murs. La lumière de la lune reflétée dans les miroirs créait un spectacle étincelant, mais aussi étrangement irréel.

C'était la salle d'anniversaire de la blonde. Une salle d'anniversaire. Dans sa propre maison. C'est irréel.

Je m'approche d'un grand miroir, mon propre reflet semblait me sourire d'une manière qui me glaça d'effroi. J'étais seule pourtant j'avais l'impression d'être observée. Un frisson me parcourut l'échine. Le même frisson que j'ai eu dans la salle de tir.

Il était là, je le savais.

- Arrête de te cacher comme un sauvage qui guette sa proie, tu es gênant, dis-je calmement.

J'entends un rire cynique résonner dans la grande pièce, des pas lourd tape sur le sol, signe que mon interlocuteur s'approche un peu plus de moi.

- Eh bien, je vois que tous tes sens fonctionnent très bien.

Je sentais le blond dans mon dos, je ne prends même pas la peine de me retourner, je le vois à travers le miroir.

Je n'étais donc pas la seule à être réveillé à cette heure.

En même temps, je ne l'ai pas vue dormir une seule fois depuis mon arrivée.

NOUROù les histoires vivent. Découvrez maintenant