NOUR

Chapitre 34

Un bruit sourd.

Mes oreilles bourdonnent atrocement. Ca ne m'était jamais arrivé auparavant. Nombreuses sont les fois où j'étais destiné à me prendre les balles et elles crissaient à quelques centimètres de mes oreilles. Mais celle-ci était différente.

Parce que celle ci ne m'a pas atteinte. J'entendis un un bruit sourd, comme si un corps venait de tomber au sol.

Non.

Un corps était tomber au sol.

L'écho du choc s'était estompé, laissant place à une quiétude oppressante.

Le silence dans la chambre était palpable, comme une entité vivante. Chaque objet semblait retenir son souffle.

Les secondes s'étiraient, lourdes et interminables.

Mais je me repris vite, repris possession de mon esprit et mon corps. Je pivote lentement en direction du corps inerte et mes yeux se bloquèrent sur toute autre chose.

Des yeux émeraudes, profonds et pétillants.

- Je vais commencer à croire que tu es en total dépendance de moi, me dit-elle pleine de malice, comme ci, elle marque alors un temps d'arrêt pour s'approcher de moi.

Elle enjamba le corps maintenant inerte de l'homme et se posta juste en face de moi, à quelques centimètres. D'un geste lent elle lève son bras qui tenait le flingue et le posa délicatement sur ma tempe.

Au simple contact du canon froid sur la partie latéral de mon visage mes poils s'hérissèrent presque instantanément.

Celle la, ca faisait longtemps qu'on ne me l'avait pas faite.

Un flingue sur ma tempe.

Mais avec elle, je ne suis même plus surpris.

Sans me quitter des yeux, elle fît glisser le canon le long de mon cou en prenant soin de passer sur toute les parcelles de ma peau.

Les longues secondes qui s'écoulaient me semblaient être une éternité. Plus rien n'avait de sens autour de nous. On était totalement déconnecté de la réalité.

Elle venait de tuer quelqu'un pour moi. Elle avait sali ses mains pour ne pas que je crève.

Le chemin que parcourait son flingue me procurait d'innombrables frissons et le chemin du canon froid prend fin sur mon coté gauche.

Sur mon coeur.

Elle se met alors sur la pointe des pieds, plaçant sa main libre sur ma nuque telle une caresse.

Putain

- Comme ci, reprend -t-elle tout en se rapprochant lentement de mon visage.

Tout d'un coup son visage passe a une vitesse fulgurante à côté de moi et s'arrête tout près de mon oreille.

- Comme ci ta vie dépendait de moi et mes choix, finit-elle par dire.

Et juste après ses mots je sentis ses douces lèvres se poser sur ma joue rasée il y a quelques heures. Son baiser était lent, c'était de la provocation.

Elle me provoque même après avoir buter un gars.

Putain, qu'est-ce que je vais faire d'elle ?

Le canon froid de l'arme ne touchait, à présent, plus ma peau.

Elle s'éloigne doucement de moi, ses yeux toujours plongés dans les miens.

Putain, je vais devenir putain de fou.