Chapitre 32

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Itabuna, Brésil





Nour





Un quart d'heure qu'on était sur la route. Un lourd silence s'était installé entre nous, ni l'un ni l'autre n'a daigné à prendre la parole. On n'avait tout simplement rien à se dire.

Et le baiser d'hier, Nour ?

- Tu sais quelque chose sur ce Miguel ?

La voix grave et sérieuse du blond vient briser le blanc qui s'était installé depuis le démarrage de la voiture.

Qu'est-ce que je peux savoir sur Miguel Tavares ? Mis à part le fait qu'il est l'un des plus grands comptables du Brésil ?

Mon silence lui indique une réponse qui ne lui plaisait pas beaucoup, au vu de ses mains qui se resserraient peu à peu sur le volant.

Il croit faire peur à qui ?

- J'avais lu une fois sur un article de journal, qu'il était accusé de proxénétisme.

L'information était sortie de ma bouche sans que je m'en rende compte.

Il était vrai qu'une fois, à la bibliothèque, mes yeux étaient tombés sur un journal avec écrit en grosses lettres, noir sur blanc, que le comptable était accusé d'une telle atrocité. Ce petit bout de phrase avait fait fureur à Itabuna, mais à peine quelques jours après, personne n'en parlait.

L'affaire avait été classée sans suite et tous les articles contenant cette information avaient disparu, comme par magie.

- Est-ce qu'il organisait des soirées bizarres, ou un truc du genre ?, demanda le blond, soudain intéressé par l'information.

Je hoche la tête doucement.

- Il organisait des soirées sadomasochistes au centre de Itabuna, j'avais entendu quelques sans-abris en parler.

- Tu sais où s'organise ce genre de soirée ?

Je me retourne et le fixe. Il voulait y participer ?

Mais hélas, oui. Je savais où est-ce que ce genre de soirée s'organisait.

- Comme je t'ai dit, il organise ce genre de soirée en plein milieu de Itabuna, dans ses locaux.

Ilhan me fixe du coin de l'œil, ne comprenant pas où je voulais en venir.

- Dans son cabinet d'expertise comptable ?, demande-t-il ironiquement.

Je secoue la tête. Il était bien loin.

- Non. Son cabinet n'est pas un simple immeuble de quatre ridicules étages, mais un building de plus de vingt étages. Ce qu'il a, est plus qu'un simple cabinet. Il a entre ses mains un véritable réseau.

Je marque un temps d'arrêt pour me laisser tomber lourdement contre le siège, soufflant un coup tout en mettant une main sur ma tête.

J'avais encore terriblement mal à la tête.

Miguel Tavares était un véritable mystère pour le Brésil, rien à part ses soirées bizarres et les nombreuses suspicions à son égard. 

- Il organise ses trucs crades au sous-sol de son immeuble. Il a comme crée un Dark Web. Les étages supérieurs sont dédiés à sa vie professionnelle tandis que ceux du sous-sol sont dédiés à ses activités aussi sombres les unes que les autres.

Je sens sa paire d'iris bleus se poser sur moi, attendant une annonce de blague de ma part. Mais rien.

Je lui disais juste ce que j'avais entendu.

NOUROù les histoires vivent. Découvrez maintenant