NOUR

Chapitre 22

Veracruz, Mexico

03 h 45

Ilhan

Dans la pièce baignée par la lueur douce de la lune, je gisais, mes yeux fixés sur le plafond. Les ombres dansaient autour de moi, créant un ballet silencieux qui reflétait mes tourments dans mon esprit agité. Les draps froissés gisaient à mes côtés, témoins de mes vains efforts pour trouver le sommeil.

Je repensais inlassablement au voyage que nous avons passé.

Qu'est-ce qui m'avait pris ? Mon cerveau était brouillé.

Pourquoi est-ce que je lui ai demandé de soigner les hommes d'Ernesto ? Parce que je devais détenir quelque chose qui devait la foutre en prison.

Elle n'était pas un médecin officiel, elle n'avait pas le droit de pratiquer. Elle n'était pas notre captive, elle circulait, à mon plus grand malheur, librement. De plus elle n'était pas du tout dans son pays, elle était au Mexique, elle n'a aucuns droits.

Elle avait de multiples occasions d'aller voir la police et tout dire.

Mais j'ai aussi fait ça pour m'amuser. Au fond, je savais qu'elle ne ferait jamais une telle erreur, cette petite conne tient beaucoup trop à mon petit frère et ma petite sœur.

Elle ne pourrait pas les décevoir.

Pourquoi est-ce que j'ai tué un homme pour sa gueule ? Parce que je ne laisserai pas Ernesto salir une autre personne.

Ce fils de pute m'a changé à tout jamais.

À la mort de mon père, nous étions en piteux état, il n'y avait aucuns moyens pour que je puisse nourrir ma famille, je n'étais pas un bon à l'école, ce chien m'avait donc pris sous son aile. Son aile aurait dû bruler plutôt que de me prendre.

Il m'avait repéré lorsque j'étais encore jeune, mon père faisait autrefois affaire avec lui. D'après Ernesto, mes yeux reflétait la mort, j'étais né pour régner sur le monde en éliminant toutes les personnes qui se mettaient sur mon chemin.

Il m'a poussé à commettre beaucoup trop de meurtre.

Je n'avais que 22 ans.

En premier lieu, il m'a fait tuer sa propre femme, soi-disant pour m'endurcir.

Mon cul oui, j'ai découvert bien plus tard qu'il l'avait fait tuer pour en ramener une autre.

Salaud. Il ne voulait pas se salir les mains, tuer la mère de sa propre fille, ce n'est pas anodin.

Brianna a su bien évidement que l'assassin de sa mère était moi. Ça ne l'a pas empêché de me sucer, elle était à mes pieds.

Cette chienne.

Qui oserait lécher les basques de l'assassin de sa mère ?

Tel père, telle fille, ils sont nés pour être des chiens.

Mais même si ça m'irrite de le dire, sans Ernesto, je n'en serai pas là, dans cette maison, avec un pouvoir sur tout le continent.