NOUR

Chapitre 4

Veracruz, Mexico

9 h 32

Nour

Voilà déjà quelques heures que j'étais en train d'écouter Mira s'amuser. Et mon Dieu qu'est-ce qu'elle était mignonne, dommage que son abruti de grand frère était tout son contraire.

- Nour, tu sais que mon papa est un ange ? Grand frère m'a dit qu'il avait des ailes et que quand je dors, il venait me rendre visite... comme le père noël, me dit-elle d'un grand sourire ressemblant à celui de Melik.

Mira est une enfant encore pure et innocente, elle ne doit pas s'en rendre compte du danger qu'elle coure tous les jours.

- Ah oui ? Ton papa et mon maître doivent bien s'entendre alors dans les nuages Mira, j'en suis sûre qu'ils s'entendent à merveille, répondis-je avec le même sourire avec une pointe de nostalgie dans ma voix.

- Tu sais qu'en vrai, j'ai en réalité trois papas ?

Je la regarde alors avec un regard interrogateur pour qu'elle continue son monologue.

- Grand frère Ilhan et grand frère Melik sont comme mes autres papas. Ils ne le montrent pas, mais je sais que notre papa leur manque. Mon papa était un monsieur aimant et toujours souriant comme moi, rigole la petite, mais un jour, il a voulu voler pour visiter les nuages. Un jour, quand je serai grande, moi aussi, je vais aller le rejoindre. Grand frère Ilhan m'a dit que papa voulait visiter le ciel parce que mes yeux étaient bleus comme le ciel et qu'il adorait mes yeux, c'est pour ça qu'il voulait les voir en plus grands, en haut.

Attendris par ses mots, je n'ai pas pu m'empêcher de faire un doux sourire. Cette petite était attachante, rien qu'en regardant son visage angélique, j'ai envie de sourire. Son père est mort, sûrement abattu par l'ennemie, mais il lui restait ses grands frères qui ont épousé à merveille le rôle du papa.

Mais une chose m'échappe.

Où était leur mère ?

Sentant mon regard interrogateur, Mira pris soudain une moue triste.

- Ma maman est partie elle. Elle n'est plus jamais revenue. Mes grands frères m'ont dit qu'elle n'est pas devenue un ange, mais ils ne veulent quand même pas me dire où est-ce qu'elle était partie, ce sujet les rend en colère, m'annonce la blonde.

Alors, elle aussi, elle a connu l'abandon d'une mère. Mais elle, ils ne sont physiquement pas là tandis que moi, j'ai connu l'abandon tout en les voyant tous les matins. Elle avait des grands frères qui étaient là pour l'épauler tandis que moi, je n'avais que mon mentor qui est, lui aussi, plus là.

Même si c'est totalement ringard, j'enviais Mira.

Soudain, sans crier gare, Mira tousse violemment et je vis avec stupeur un mucus teinté de sang qu'elle a rejetée.

Une pneumonie ? Grave.

Je m'approche d'elle d'un pas précipité et entends dans mon dos des pas, eux aussi, précipités. Mira a d'un coup du mal à respirer, je la regarde d'un œil inquiet. Je sens une présence derrière moi et distingue alors le blond, mais n'y fait pas attention plus longtemps. La petite était plus importante. Je la redresse pour la mettre droite, son dos ne doit pas être courbé, l'air doit circuler correctement.

- Mira, regarde-moi dans les yeux, lui dis-je, respire calmement.

Voyant qu'elle ne réagit pas, mes sens s'alertèrent. Elle commence à paniquer.