Chapitre 29

8.1K 257 223
                                    







Ilhan


- J'ai entendu qu'il y avait une nouvelle parmi vous.

- Elle ne fait pas partie de "nous", c'est juste une intruse qui ne tardera pas à s'en aller quand son heure arrivera.

Sam rigole légèrement, peu convaincu par mes propos.

- Envoie une autre bouteille, s'exclame-t-il, je n'ai pas eu ma dose après ce long voyage.

C'était son troisième verre, et pourtant, il n'avait pas l'air d'être ivre. C'est ce qui faisait sa personnalité, sa descente.

Sam était l'un de mes hommes le plus compétent, mais à la différence des autres, lui, agissait dans l'ombre. Personne au sein de mon cartel ne connaissait l'existence même de mon élément. Seul Alec et Melik le connaissent. Et c'était déjà trop.

Sam était mon arme secrète, mon agent infiltré.

Je l'envoie au quatre coins du monde pour collecter le maximum d'information sur nos ennemis, et lui demande même de s'infiltrer au sein de certain cartel. Il était bilingue et c'était à son avantage.

Je lui ai donné tout type de tâches à accomplir, toute plus sales que les autres, mais il n'a jamais bronché. En contre-parti, je lui versais de grosses sommes d'argent et il en était satisfait. Sam n'aimait pas son travail, je sais que s'il avait le choix, il ne serait pas l'un de mes hommes, mais un professeur d'arts martiaux.

Ses yeux bridés noirs, ses cheveux sombres et son teint matte le différenciait de la population mexicaine. Il était d'origine chinoise, d'où son talent pour le combat au corps à corps.

- У меня есть информация, которая может вас заинтересовать, dit-il avec un sourire. (J'ai des informations qui pourraient t'intéresser)

Il savait très bien ce qu'il faisait, me parler en russe était tous sauf satisfaisant pour moi. Il essayait de m'énerver, et ça marche. Un peu trop même.

- Да ладно, не злись, мне просто кажется, что нас кто-то подслушивает. (Aller, ne te fâche pas, j'ai juste l'impression que quelqu'un nous écoute)

Je l'interroge du regard, mais il m'offre un petit sourire avant de se tourner vers la porte. L'asiatique se lève puis se dirige vers celle-ci, ses pas ne faisant aucun bruit. Il empoigne la poignée et ouvre d'un coup sec la porte, faisant tomber quelqu'un que je connaissais beaucoup trop bien.

- On ne t'a jamais dit que lorsqu'une porte est fermée, c'est qu'il y a une raison ?

- Toi aussi, tu m'as manqué Sam, ton accent de chintok m'avait, lui aussi, terriblement manqué, s'exclame Melik en se relevant, honteux de s'être fait prendre en flagrant délit.

C'est vrai que Sam avait un accent qui ne se laissait pas inaperçu. Son accent n'est pas aussi flagrant dans la multitude de langues qu'il connait, mais il était bien présent lorsqu'il s'agissait de l'espagnole.

- Toi par contre, tu ne m'as absolument pas manqué yě gǒu (chien sauvage), contre-attaque le brun.

NOUROù les histoires vivent. Découvrez maintenant