Chapitre 14

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Veracruz, Mexico



Nour



Le paysage nocturne défile lentement, les rues illuminées se mêlant aux ombres des bâtiments. Les passants flânent sur les trottoirs, tandis que les néons des enseignes clignotent avec insouciance. Bien que mon ressentiment sur les événement persiste, la fascination pour la ville illuminée et l'étrange situation dans laquelle je me trouve me maintient captivée, ma main se posant inconsciemment contre la vitre pour sentir la fraîcheur du verre.

Le trajet se déroule dans un silence oppressant, comme si l'air était chargé de tensions non exprimées. Je sens mon cœur encore palpiter.

Il m'avait lâché un vu.

J'ai vraiment failli y passer cette fois.

Je ressens toujours les douleurs lancinantes à la tête, résultat du coup de crosse brutal infligé par Andro. Ma main instinctivement se pose sur ma tempe, comme pour soulager la douleur fantôme. De plus, ma cheville foulée, souvenir de la course poursuite dans la forêt, me fait  boiter légèrement alors que je sors de la voiture. Mes douleurs constantes semblent désormais symboliser les épreuves que j'ai traversées pour arriver à ce moment précis.

Je pénètre la grande villa sans me retourner, je monte dans ma chambre d'un pas précipité mais boitant. La pièce est baignée par la lueur douce de la lune qui filtre à travers les rideaux. La quiétude de l'endroit contraste avec l'agitation que j'ai vécu. Ma respiration est saccadée, mélange de soulagement et de douleur sourde. Doucement, je referme la porte derrière moi, isolant mon refuge du reste du monde.

Je ne voulais ni avoir une discussion ni expliquer la scène.

Je veux effacer cette fin de journée à jamais de ma mémoire.

Ma main tremblante se pose sur la clenche froide de la fenêtre, que j'ouvre pour laisser entrer une bouffée d'air frais. Mon regard se perd dans l'obscurité paisible de la nuit, la ville lointaine scintillant telle une mer d'étoiles.

Avec précaution, je me débarrasse de mes chaussures, laissant à découvert ma cheville meurtrie. La douleur est cuisante. Assise au bord du lit, j'attrape le petit kit de premiers soins que j'avais décidé de mettre sur la table de chevet, au cas où, dévoilant des compresses et des onguents. Chaque mouvement est méthodique, chaque sensation est accentuée dans cet espace de solitude volontaire.

Les minutes s'étirent alors que je nettoie ma cheville, applique doucement un onguent apaisant et enveloppe le tout d'une compresse. La concentration que je met dans mes gestes me permet de me détacher, ne serait-ce que momentanément, du tumulte émotionnel qui me submerge. La pièce devient un sanctuaire de guérison, un endroit où je me sens un peu en sécurité après ce chaos.

Une fois ma cheville soignée, je me dirige vers le miroir de la salle de bain et contemple ma propre image, mon visage éclairé par la lumière blanche de la salle de bains. La lumière révèle les marques de l'affrontement, et en particulier ma tempe ensanglantée résultant du coup brutale. Je tiens une compresse stérile dans une main, mes doigts hésitants effleurant la blessure avec précaution.

Je n'avais pas l'habitude de me soigner. Je n'ai jamais eu des blessures aussi grave que celle la.

Mon reflet affiche une expression mélangeant détermination et douleur contenue. Avec une inspiration profonde, je presse doucement la compresse contre ma tempe, sentant la douleur aiguë se raviver momentanément. Une grimace fugace traverse mon visage alors que j'essaie de garder mon calme.

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